Monsieur le Président,

Je tiens à remercier l’Irlande, le Mexique et les autres co-parrains de cette réunion ainsi que les intervenantes et intervenants pour leurs perspectives.

Les faits montrent que la participation significative des femmes aux processus de paix conduit à des accords de paix meilleurs et plus durables. Vingt ans après la résolution 1325, peu de progrès ont été réalisés en faveur de notre vision commune de la participation pleine, égale et significative des femmes en matière de paix et de sécurité. Les États membres se sont engagés à atteindre l’égalité des sexes. L’ONU a également un rôle essentiel à jouer pour y parvenir et doit donner l’exemple.

J’aimerais souligner trois priorités pour la Suisse à l’avenir :

Premièrement, les processus de paix sous l’égide de l’ONU doivent être inclusifs : la société civile et les organisations dirigées par des femmes sont souvent engagées dans des réponses humanitaires locales et la résolution des conflits bien avant le début des négociations officielles. Nous devons tirer parti de ces contributions essentielles.

La Suisse a conçu, par exemple, le « Civil Society Support Room » en 2016, en coopération avec le Bureau de l’Envoyé spécial des Nations Unies sur la Syrie. Il s’agit du premier mécanisme institutionnel qui relie la société civile aux négociations officielles dans le cadre d’un important processus de paix. Il a permis à plus de 400 représentantes et représentants de la société civile syrienne, dont de nombreuses femmes, de fournir des solutions possibles à la paix en Syrie.

Deuxièmement, des accords sensibles au genre sont essentiels pour renforcer le rôle des femmes dans la transformation des conflits et leur participation pleine, égale et significative à la vie publique sur le long terme.

En Colombie, l’inclusion d’une perspective de genre à toutes les étapes du processus de paix a permis d’autonomiser les femmes et a mis en lumière l’égalité des genres. La Suisse a soutenu les pourparlers de paix avec son expertise sur les négociations de cessez-le-feu et sur la justice transitionnelle. Une participation significative des femmes à la phase de mise en œuvre doit rester une priorité.

Enfin, les femmes doivent être à la table - et dans des positions d’influence - lorsque des négociations ont lieu. Tandis que l’ONU doit montrer l’exemple par ses équipes de médiation, les États membres doivent garantir des délégations de négociation inclusives. La Suisse lance aujourd’hui son propre réseau de femmes dans les processus de paix. Cela renforcera nos propres capacités et nous permettra d'échanger avec d'autres réseaux de femmes médiatrices.

La Suisse a été à l'avant-garde de la mise en œuvre de l’agenda « Femmes, paix et sécurité », étant parmi les premiers à adopter un Plan d'action national en 2007. Nous continuerons à souligner l’importance de l'inclusion des femmes dans toutes les dimensions de la paix et de la sécurité lors de notre première candidature pour un siège non permanent au Conseil de sécurité.

Je vous remercie.