Merci, Madame la Présidente,

Je voudrais commencer par remercier l’Envoyé spécial du Secrétaire général, la Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires et Mme Pétronille Vaweka de leurs exposés et aussi de leurs engagements. Je remercie aussi la Commission de Consolidation de la Paix de son avis écrit et souhaite la chaleureuse bienvenue aux représentants des Etats de la région.

Il ne fait aucun doute que les femmes sont des actrices indispensables pour une paix durable dans la région des Grands Lacs. Et pourtant, elles sont encore trop souvent mises à l’écart. Nous saluons d’autant plus l’appel de la présidence à porter une attention particulière à l’agenda « Femmes, paix et sécurité » dans nos délibérations aujourd’hui et nous allons essayer de suivre cette instruction.

Dans cette perspective, je voudrais aborder trois points :

Premièrement, pour que la paix s’installe et perdure, les femmes doivent être en première ligne dans tous les processus politiques. Alors qu’elles jouent un rôle central dans les mouvements pour la paix dans les Grands Lacs et nous l’avons entendu il reste encore beaucoup à faire pour assurer leur pleine participation, notamment dans les processus de Nairobi et de Luanda. La Suisse s’associe à l’appel de l’Envoyée spéciale de la Commission de l’Union Africaine pour les Femmes, la Paix et la Sécurité, visant à soutenir des mécanismes garantissant une participation significative des femmes aux processus de prévention, de médiation et de résolution des conflits. C’est dans cette optique qu’elle soutient aussi le travail de Mme Vaweka et d’autres actrices de dialogue pour la paix à l’est de la RDC. Et je voudrais vous remercier de votre travail.

Nous rappelons également qu’un renforcement de la coopération entre les acteurs de la région est indispensable pour désamorcer les tensions et consolider la paix. Pour réduire le risque d’une confrontation militaire régionale, il est crucial que les pays concernés poursuivent les mesures diplomatiques et respectent leurs engagements. Nous saluons donc les efforts réalisés dans le cadre des processus de paix régionaux.

Deuxièmement, la dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire a un impact dévastateur sur les femmes dans la région. Nous sommes particulièrement préoccupés par les violences sexuelles, dans et autour des sites de déplacés. Il est inacceptable que les femmes et les filles se trouvant dans des situations profondément précaires soient exploitées et attaquées. La prévention et la reddition de comptes doivent constituer une priorité. A cet égard, la Suisse collabore avec les communautés et les autorités au Nord et au Sud Kivu pour faciliter la mise en place d’une réponse holistique aux violences sexuelles et basées sur le genre.

Par ailleurs, nous relevons avec inquiétude que l’environnement humanitaire dans la région, surtout à l’est de la RDC, est toujours plus dangereux et complexe. Nous saluons dans ce contexte l’engagement du personnel humanitaire et onusien, y inclus le personnel national et recruté localement, et rappelons qu’il est protégé par le droit international humanitaire. Nous plaidons pour que toutes les parties permettent et facilitent un accès humanitaire rapide et sans entrave et respectent le caractère civil des camps de déplacés internes ainsi que la protection qui leur est accordée.

Troisièmement, le leadership des femmes est clé pour prévenir les conflits liés au changement climatique. Il est clair que ce dernier a un impact néfaste sur la situation sécuritaire dans la région des Grands Lacs. Au-delà des défis politiques, sécuritaires et socio-économiques existants, les catastrophes naturelles, exacerbées par le changement climatique, alimentent l’instabilité. Bien que les femmes de la région soient particulièrement affectées par les catastrophes naturelles, elles sont des actrices disposant de solides connaissances dans les stratégies d’atténuation du changement climatique. Ainsi, la Suisse soutient le Fonds des Femmes pour la Paix et l'Action Humanitaire, qui inclut des aspects de sécurité climatique dans ses programmes.

Madame la Présidente,

Alors que les relations entre certains Etats de la région sont au plus bas, la désescalade doit constituer notre priorité. Pour ce faire, les Etats de la région ainsi que les membres de ce Conseil ont la responsabilité de s’engager pleinement dans une résolution politique des conflits. C’est dans cet esprit que la Suisse organise conjointement avec le Bureau de l’Envoyé spécial des retraites sur les Grands Lacs depuis plusieurs années, la dernière ayant eu lieu le mois dernier à Bujumbura. Ainsi nous souhaitons contribuer au dialogue et à une participation pleine, égale et significative des femmes, pour promouvoir une paix durable. 

Je vous remercie.

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