Merci Madame la Présidente.

Je remercie le Représentant spécial Abdoulaye Bathily pour son exposé. Je salue également la participation du Représentant permanent de la Libye à cette séance.

Comme c'est la première fois que la Suisse prend la parole sur ce sujet, je souhaite exprimer notre plein soutien pour vos efforts et les efforts des Nations Unies pour soutenir la reprise du dialogue intra-libyen.

Au sein de ce Conseil ainsi qu’en tant que coprésidente du groupe de travail sur le droit international humanitaire et les droits de l’homme du processus de Berlin, la Suisse s’engage pour la paix et la stabilité en Libye. C’est pourquoi, en décembre dernier, nous avons soutenu le Représentant spécial lors d’un dialogue numérique sur les droits de l'homme avec plus de 300 participants et participantes venus de toute la Libye. Par le passé, nous avons également accueilli plusieurs rencontres organisées par l’ONU sur la Libye dans le passé et nous restons à disposition comme Etat-hôte.

Je souhaite à présent soulever trois points sur la situation actuelle en Libye :

Premièrement, plus d’un an après le report des élections, il est primordial de renouveler la légitimité des institutions libyennes. À cet égard, la Suisse salue l’annonce de l’initiative du Représentant spécial pour conduire le pays à des élections libres et équitables. Nous appelons tous les acteurs et toutes les actrices libyens à s’engager de manière constructive dans la mise en œuvre de ce plan.

Nous sommes convaincus qu’une approche internationale cohérente, notamment à travers la relance du processus de Berlin, est nécessaire. Par ailleurs, nous souhaitons rappeler qu’en validant les résultats de la Conférence de Berlin en 2020, par la résolution 2510, le Conseil de sécurité a reconnu le rôle de ce processus.

Deuxièmement, tout doit être fait pour assurer un environnement propice, dans lequel la société libyenne exercera pleinement, et dans toute sa diversité ses droits politiques et civils, lors des futures élections. Les candidatures d'un plus grand nombre de femmes à des postes politiques constituent un facteur important. À cet égard, nous sommes préoccupés par les actes des violences commises contre les femmes qui participent à la vie publique et aux processus politiques. Il est essentiel que les candidates à des fonctions politiques, ainsi que les représentantes élues, puissent contribuer aux processus politiques à tous les niveaux, libres de menaces ou représailles.

Troisièmement, la Suisse souhaite exprimer son inquiétude quant aux restrictions imposées à la société civile, notamment les restrictions bureaucratiques. En particulier, la Suisse est préoccupée par les informations concernant de récentes arrestations en application de la nouvelle loi sur la cybercriminalité. Ces nouveaux développements s’inscrivent dans un contexte de rétrécissement de l’espace de la société civile, résultant notamment d’une surveillance accrue de la part des agences de sécurité. En outre, nous saluons les efforts visant à réunifier la Commission pour la société civile. Elle représente une condition essentielle pour établir un espace sûr, démocratique et sans restrictions pour la société libyenne et les organisations internationales opérant en Libye

Madame la Présidente,

En octobre dernier, ce Conseil a renouvelé à l’unanimité le mandat de la MANUL. Nous devrons faire preuve d’une même unité afin de soutenir la mise en œuvre des nouvelles propositions du Représentant spécial eu égard aux futures élections en Libye. Préservons cette unité et cette cohérence afin d’assurer le soutien tant nécessaire au peuple libyen dans son chemin vers la paix et la démocratie.

Je vous remercie.

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