Monsieur le Président,

Nous remercions le Sous-Secrétaire général Khiari pour son exposé et saluons la participation des représentants de la République populaire démocratique de Corée et de la République de Corée à nos délibérations.

La Suisse a observé avec la plus grande inquiétude le lancement par la RPDC, après deux tentatives plus tôt cette année, d’un satellite d’observation militaire, en recourant à la technologie des missiles balistiques. Nous notons que ce dernier lancement a été effectué en avance de l’heure indiquée dans l’avis aux autorités japonaises, annulant ainsi tout effet d’avertissement. La Suisse condamne tout tir recourant à la technologie des missiles balistiques car il constitue une violation des résolutions de ce Conseil. Le Conseil ne doit pas rester passif face à ces essais qui, conjointement avec le programme nucléaire de la RPDC, constituent une menace pour la paix et la sécurité internationale.

Permettez-moi de souligner trois points :

Premièrement, tout tir recourant à la technologie des missiles balistiques constitue une violation du droit international, notamment des résolutions du Conseil de sécurité. Comme évoqué lors de nos séances en juin et août, les questions de la charge de la fusée ou de l’annonce préalable ne sont pas déterminantes dans cette situation. Ce Conseil devrait donc condamner ces tirs et y répondre. Nous réitérons notre appel à la RPDC à renoncer à toute future tentative de lancement des missiles balistiques.

Deuxièmement, si les obligations qui découlent des résolutions valent en premier lieu pour la RPDC, elles s’appliquent également à tous les États, qui sont tenus de mettre en œuvre de manière effective les sanctions du Conseil de sécurité. En plus, en tant qu’Etats parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, nous sommes tenus de lutter contre la prolifération des armes nucléaires. Des projets de coopération dans les domaines spatial et de l’armement sont par principe incompatibles avec le respect des sanctions du Conseil de sécurité, sauf exemption préalable par le comité 1718. La tentative de légitimer le développement du programme nucléaire, par la RPDC elle-même ou d’autres états, exige notre vigilance continue : Nous devons nous engager en faveur du désarmement et du maintien du tabou nucléaire.

Troisièmement, n’oublions pas le sort de la population de la RPDC. Les violations graves et systématiques des droits humains et l'impunité des auteurs doivent cesser. Nous saluons les signes d'assouplissement des lourdes restrictions mises en place par la RPDC en lien avec la pandémie. Ces restrictions constituent un obstacle majeur à l'aide humanitaire ainsi qu’au respect et à l'exercice des droits humains. L’ouverture des frontières de la RPDC doit aller de pair avec un accès rapide, sûr et sans entrave de l'aide humanitaire. Pour y parvenir, l’entrée en RPDC du personnel international est essentielle.

Monsieur le Président,

Ce Conseil joue un rôle indispensable pour encourager le dialogue, la désescalade et la prospection de solutions diplomatiques. Nous devons renforcer, et non pas affaiblir les rares mesures de confiance, en particulier celles visant la réduction des risques d’un affrontement militaire, tel que l’accord entre les deux Corées de 2018. Il s’agit, comme recommandé par le Nouvel Agenda pour la Paix, de remédier au délitement des normes internationales visant à prévenir la dissémination et l’emploi des armes nucléaires. Nous devons également renforcer la prévention et la médiation et nous encourageons des efforts renforcés de l’ONU dans ce domaine. Ceci permettra de faciliter la mise en œuvre d'une solution pacifique, globale et durable à la situation de la péninsule Coréenne. Nous avons un objectif commun et une responsabilité partagée dans ce sens. La Suisse continuera son engagement pour la paix et la stabilité en RPDC.

Je vous remercie.

Télécharger la déclaration

Document(s)
Taille / Type