Monsieur le Président,

J’aimerais remercier la Haute Représentante aux Affaires de désarmement Madame Nakamitsu pour sa présentation.

La Suisse salue le fait que certains membres de l’Equipe d’évaluation des déclarations aient pu se rendre en Syrie du 17 au 22 janvier. Ces membres y ont mené des activités limitées, y compris des visites sur site et des échanges logistiques et administratives avec les autorités. Nous sommes impatients de prendre connaissance de leur rapport, dont la publication est prévue juste avant la prochaine session du Conseil exécutif de l’Organisation pour l’Interdiction des Armes Chimiques (OIAC), ce mois à la Haye.

La Suisse espère que cette visite puisse marquer le premier pas d’une coopération renouvelée et entière de la Syrie avec l’OIAC. Et nous souhaitons réaffirmer notre confiance en l’OIAC et à toutes ses missions, dont l’intégrité et le professionnalisme ne font aucun doute.

Comme les 193 Etats parties à la Convention, la Syrie est tenue d’accepter le personnel désigné par l'OIAC, de lui fournir un accès immédiat et sans entrave, ainsi que le droit d'inspecter tous les sites. Cette obligation a été explicitement réitérée dans la résolution 2118 de ce Conseil.

Cela fait presque dix ans que la Syrie, sous l’impulsion unanime de ce Conseil, a soumis à l’OIAC sa déclaration initiale en tant qu'État partie à la Convention sur l’interdiction des armes chimiques. A ce jour, 20 points de cette déclaration demeurent en suspens. Nous réitérons notre demande que la Syrie fournisse les réponses nécessaires au Secrétariat Technique de l’OIAC, conforme aux décisions des organes politiques de l’OIAC.

Monsieur le Président,

Les obligations découlant de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques ont été violées à plusieurs reprises en Syrie. L’OIAC l’a rappelé à ce Conseil le mois passé en présentant le rapport de l’Équipe d’enquête et d’identification sur l’attaque survenue à Douma en avril 2018, qui conclut qu’il « existe des motifs raisonnables de croire » que les auteurs de cette attaque faisaient partie de l’armée de l’air de la République arabe syrienne au moment des faits.

Notre sécurité collective, dont ce Conseil est le garant suprême, se base sur notre ferme opposition à tout emploi et toute prolifération d’armes de destruction massive, dont les armes chimiques. Ainsi, la Suisse demande à ce que les auteurs des attaques chimiques en Syrie répondent de leurs crimes.

Plus généralement, notre sécurité collective dépend du plein respect du droit international par tous, en toutes circonstances. Ainsi, nous saluons la coopération formelle entre l’OIAC et le Mécanisme international, impartial et indépendant pour la Syrie. Elle constitue un rouage important vers l’application de la résolution 2118 de ce Conseil et le droit international, qui comprend également l’établissement des responsabilités et la reddition des comptes.

Ceci inclut notamment la Convention sur l’interdiction des armes chimiques, tout comme les autres règles du droit international humanitaire, qui ont comme principal objectif de préserver un minimum d'humanité dans les conflits armés, en sauvant des vies et en atténuant les souffrances.

Je tiens à réaffirmer ici notre objectif commun : empêcher l’utilisation des armes chimiques par qui que ce soit, à n'importe quel moment et dans n'importe quelles circonstances.

Merci pour votre attention.