Monsieur le Président,

Je remercie la Sous-Secrétaire générale aux droits de l’homme Ilze Brands Kehris pour son intervention. Nous soutenons pleinement le travail du Haut-Commissariat et nous nous réjouissons de la collaboration durant notre mandat au Conseil. Les informations mises à disposition par le Haut-Commissariat sont essentielles pour le travail de ce Conseil. J’ai également pris note des remarques du Métropolite Antoine, représentant du département des relations extérieures de l’Église du Patriarcat de Moscou.

La semaine dernière, la Suisse, comme tant d’autres autour de cette table, a appelé la Russie à une cessation immédiate des hostilités. Moins de vingt-quatre heures plus tard, une nouvelle vague d’attaques russes a frappé l’Ukraine. Des zones résidentielles et des infrastructures énergétiques ont été affectées. À Dnipro, un immeuble d’habitations a été largement détruit. Nos pensées sont avec les familles des victimes, avec les blessés et avec celles et ceux qui s’engagent jour et nuit dans les efforts de sauvetage. Nous sommes également consternés par les bombardements de la ville de Kherson, qui ont endommagé entre autres le bâtiment de la Croix-Rouge ukrainienne. Il ne s'agit pas seulement d'une attaque contre un acteur humanitaire mais aussi contre les droits des personnes touchées par un conflit à recevoir une assistance et une protection.

La Suisse condamne ces attaques. Nous rappelons qu’en vertu du droit international humanitaire, la distinction entre les cibles militaires et les civils ainsi que les biens de caractère civil est une obligation. Diriger intentionnellement des attaques contre des civils ou biens civils constitue un crime de guerre. Les principes de proportionnalité et de précaution doivent également être respectés.

Monsieur le Président,

La Suisse reste également préoccupée par les graves violations et abus des droits de l'homme commis en Ukraine au cours de cette guerre. D’après la déclaration du Haut-Commissaire aux Droits de l’homme du 7 décembre, ceux-ci comprennent notamment des exécutions sommaires, des détentions arbitraires et des disparitions forcées, des actes de torture et de mauvais traitements, ainsi que des violences sexuelles liées au conflit.

En ce qui concerne la liberté de religion et de conviction, la Suisse défend le principe selon lequel la liberté de religion protège l’individu et non les religions ou les communautés religieuses. Nous rappelons à tous les États parties leurs obligations en vertu du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.

Nous nous opposons à la propagation et à la diffusion des discours de haine et de toute autre forme et manifestation de diffamation et de discrimination fondées sur la religion. Nous invitons les institutions religieuses et les dignitaires à utiliser leur influence et leur responsabilité en faveur de la désescalade, de l’humanité et de la promotion de la paix.

Monsieur le Président,

Ce Conseil doit assumer sa responsabilité pour la paix et la sécurité internationale et consacrer toute son attention à l’obtention d’une paix juste, conforme au droit international. Par son action, la Russie viole gravement ce droit international, notamment l’interdiction du recours à la force ainsi que l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’Ukraine. Ceci n’est jamais justifiable !

Nous appelons la Russie, une fois de plus, à entamer une désescalade de la situation et à retirer sans délai ses troupes.

Je vous remercie.