Madame la Présidente,

La Suisse tient à remercier le Kenya pour l’organisation de ce débat de façon inclusive en réalisant le retour à la participation directe de l’ensemble des états-membres. Nous le félicitons également d’avoir fait – ensemble avec l’Irlande et le Mexique – « Femmes, paix et sécurité » une priorité de sa présidence. Ce leadership nous sert d’exemple.

"The battle for the individual rights of women is one of long standing". Ce sont les mots d’Eleanor Roosevelt, grande défenseuse des droits de l’homme. Il en va de même pour la mise en œuvre de l'agenda « Femmes, paix et sécurité ». En effet, entre le cadre normatif et la réalité du terrain, de nombreux décalages persistent.

Pour mener à bien cette mission sur le long terme, il est primordial d’investir dans les femmes artisanes de paix, comme le souligne le thème de ce débat ouvert. Nous souhaitons mettre en exergue trois domaines auxquels la Suisse contribue – et continuera de contribuer – particulièrement.

Premièrement, la Suisse s’investit à ce qu’il y ait plus de femmes à la table des négociations. La participation pleine, égale et significative des femmes aux processus politiques et de paix est un des points clefs de notre stratégie de politique extérieure. Au Liban, par exemple, nous soutenons un processus de dialogue entre des femmes de différents partis politiques et celles actives dans les mouvements d’opposition. De même en Suisse, nous avons récemment lancé un réseau composé de femmes médiatrices et artisanes de paix. Toutefois, il faut davantage lier les processus locaux à l’action multilatérale. Nous saluons le nombre record de femmes de la société civile qui ont informé le Conseil de sécurité le mois dernier. Celui-ci devrait considérer le fait de suivre, plus systématiquement, les recommandations des briefers.

Deuxièmement, en 2022, l’Afrique du Sud et la Suisse assureront la co-présidence du Réseau de points focaux « Femmes, paix et sécurité ». Nous nous investirons pour appliquer systématiquement des outils existants, comme les Plans d’action nationaux. De plus, la Suisse renforcera, en priorité, ses activités en faveur de la participation des femmes, la coopération avec la société civile et la protection contre les violences sexuelles et basées sur le genre. Pour cette raison, nous nous réjouissons également d’être signataires du Compact Femmes, Paix et Sécurité et Action Humanitaire.

Le troisième domaine est le plus innovant. Nous continuons à investir dans le lien entre « Femmes, paix et sécurité » et numérisation – et ce en tenant compte des grandes opportunités mais aussi des nombreux risques qui peuvent en découler. La Suisse a notamment soutenu une étude sur les défis et les opportunités de la numérisation pour les femmes artisanes de paix. L’étude a été réalisée par le Global Network of Women Peacebuilders et ICT4Peace, basé à Genève. De plus, nous venons de relancer, cette semaine, une application digitale avec la Women's International League for Peace and Freedom. Nous sommes convaincus qu’elle servira également les membres du Conseil.

Madame la Présidente,

Candidate à un siège au Conseil de sécurité en 2023 et 2024, la Suisse va poursuivre et renforcer son engagement pour la mise en œuvre de l’agenda « Femmes, paix et sécurité ». Nous travaillerons à être un plus pour la paix et un plus pour l’innovation.

Je vous remercie.