Ça y est, c’est fait!

Quelque 11 ans après avoir présenté sa candidature au Conseil de sécurité la Suisse a été élue par l’Assemblée générale le 9 juin 2022, par 187 voix sur 190, pour y occuper un siège pendant les années 2023 - 2024. Une belle satisfaction pour le président de la Confédération, qui a fait le voyage de New York pour l’occasion. Et aussi pour toutes les équipes du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) et de la mission suisse auprès de l’ONU à New York qui se sont concentrées sur cette échéance depuis plusieurs années. « Je suis convaincu que la Suisse est prête et qu’elle sera à la hauteur de l’enjeu », s’est exclamé Ignazio Cassis une fois le résultat connu.

Pas de triomphalisme suisse à New York, mais la satisfaction d’avoir fait le nécessaire et de l’avoir bien fait. Et jusqu’au dernier moment puisque les dernières semaines ont été particulièrement intensives en terme de contacts. Beaucoup de pays s’étaient engagés par écrit à soutenir la candidature de la Suisse. Pour d’autres, le soutien était moins clair. D’où la nécessité de rencontrer leurs représentants ici à New York et lors de visites bilatérales pour les informer de la qualité de notre démarche. Cette candidature, qui a conduit à une multiplication des contacts, a ainsi déjà porté ses fruits avant même que nous prenions place dans un des sièges du Conseil. La Suisse, sa politique et ses priorités ont gagné en visibilité pendant cette campagne.

Les premières réactions à l’élections ont toutes été positives : la Suisse est attendue au Conseil de sécurité. Par le Brésil notamment avec qui elle siègera pendant l’année 2023 et dont le représentant permanent, Ronaldo Costa Filho, s’est félicité de l’élection en se déclarant persuadé que la Suisse, forte de son long engagement en faveur de l'État de droit, allait livrer une contribution substantielle à la paix et à la sécurité. « Nous comptons sur la Suisse pour défendre la Charte des Nations Unies et pour s'assurer que le Conseil de sécurité est en mesure d'agir lorsqu'on le lui demande », a affirmé de son côté l’ambassadeur de l’Union européenne Olof Skoog.

Des mots chaleureux également prononcés par Tryne Heimerback de la Norvège qui a lancé un franc « all the best » après avoir souligné que la protection des civils et l’effet du climat sur la sécurité sont aussi des priorités de son pays. L’Irlande et sa dynamique représentante Geraldine Byrne Nason se réjouissent qu’un pays neutre et partageant des mêmes valeurs leur succède au Conseil de sécurité. Une sympathie que l’on a retrouvée jusqu’auprès du garde assurant la sécurité à la sortie de l’ONU qui en voyant mon pin aux couleurs suisses m’a gratifié d’un joyeux « good luck Switzerland ! »

Ce coup de sonde parmi quelques pays montre à quel point la communauté internationale, qui a plébiscité la candidature suisse, se réjouit de son élection. Les attentes sont grandes et seront forcément difficiles à satisfaire pleinement tant la situation internationale est compliquée et conflictuelle actuellement. Mais la Suisse prendra ses responsabilités, a souligné le président Cassis : « c’est précisément dans les périodes difficiles que des pays comme le nôtre peuvent jouer un rôle constructif. »

De toutes ces difficultés à venir, il n’en a guère été question lors de la toute dernière ligne droite de cette campagne. Traditionnellement, les pays candidats organisent, chacun de leur côté, une réception à la veille du vote. Les cinq pays candidats de cette année - le Mozambique, l’Equateur, le Japon, Malte et la Suisse - ont décidé, cette fois, d’organiser ensemble cet événement mettant un point final à leur campagne. Une manière de dire qu’ils allaient s’efforcer de travailler ensemble au Conseil. Pour faire face aux cinq membres permanents, il est en effet indispensable de créer des alliances entre les membres élus. C’est la mise en œuvre de l’éternel diction qui dit que l’union fait la force !

Une démarche commune qui semble avoir été appréciée par les nombreux invités de la manifestation qui se sont retrouvés sur la pelouse nord de l’enceinte des Nations Unies par une douce soirée estivale. Entre la gestion de la pandémie, les crises humanitaires et la multiplication des conflits dans le monde, la communauté onusienne a peu d’occasions de souffler. Cette démonstration d’harmonie à la veille du vote a été une parenthèse bienvenue !

Quelques réactions de la communauté onusienne

Média
09.06.2022

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