Madame la Présidente,

La Suisse remercie l’Estonie pour l’organisation de ce débat et les intervenants pour leurs contributions.

« Le nombre de violations graves à l'encontre des enfants reste inacceptable » : c’est ainsi que la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés a averti le Conseil des droits de l’homme en mars dernier, constat alarmant qui est réaffirmé dans le rapport annuel qui vient d’être publié. Le respect des droits de l'enfant continue en effet de s’éroder et la Suisse est profondément préoccupée par la poursuite des conflits armés dans le monde et leurs impacts dévastateurs sur les enfants.

Nous souhaitons souligner trois points pour améliorer la protection des enfants :

Tout d’abord, dans les conflits armés, les enfants doivent être considérés avant tout comme des victimes et traités comme telles. Les enfants, notamment ceux associés à un groupe armé ou dont les parents sont affiliés à de tels groupes, y compris des groupes désignés comme terroristes, restent des enfants et ont droit à une protection particulière. C’est pourquoi les capacités de protection des enfants sur le terrain, la prévention du recrutement, la réhabilitation et la réintégration doivent être renforcées. Nous appelons le Conseil de sécurité à inclure du langage fort sur le respect des droits de l’enfant et du droit international humanitaire dans ses résolutions, de manière à assurer les ressources nécessaires en personnel spécialisé dans les opérations de paix, ce qui est particulièrement important dans les contextes de transition de mission.

Deuxièmement, la pandémie de la COVID-19 et les mesures prises pour arrêter la propagation du virus ont aggravé la vulnérabilité des enfants face à la violence et à la détresse psychosociale, touchant en particulier les filles. Malgré ce contexte exceptionnel, le personnel de protection a répondu présent afin de continuer à protéger des milliers d’enfants à travers le monde. Les États membres doivent s'assurer que toute réponse à la pandémie respecte le droit international, que toutes les mesures de lutte contre le virus soient légales, nécessaires et proportionnées et que les enfants dans les conflits reçoivent l'assistance et la protection dont ils ont besoin. Finalement, l’appel du Secrétaire général pour un cessez-le-feu global durant la pandémie est la mesure la plus immédiate pour réduire les risques auxquels les enfants sont exposés. Nous demandons au Conseil de soutenir la mise en œuvre rapide des résolutions 2532 (2020) et 2565 (2021) dans toutes les situations dont il est saisi.

Troisièmement, nous devons renforcer les outils à disposition pour prévenir et mettre fin aux violations contre les enfants. Le Mécanisme de surveillance et de communication de l'information, ainsi que le rapport annuel du Secrétaire général, y compris son annexe, sont fondamentaux à cet égard. Pour sa part, la Suisse s’engage dans des efforts de sensibilisation en tant que co-présidente des Groupes d’amis au Yémen et en Syrie, et soutient également le travail du Mécanisme en Syrie en collaboration avec l’UNICEF. Nous réitérons notre appel au Secrétaire général à continuer à fournir, sur la base des données du Mécanisme, une liste complète, impartiale et précise des parties qui commettent de graves violations des droits de l’enfant.

Madame la Présidente,

Cette année marque le 25e anniversaire du mandat de la Représentante spéciale pour les enfants et les conflits armés. Son travail reste essentiel. L'ONU, y compris le Conseil de sécurité, dispose de tous les outils nécessaires pour marquer cet anniversaire par un engagement renforcé. La Suisse, en tant que candidate au Conseil, continuera à s’engager en faveur de la protection des enfants : en les protégeant, nous leur donnons la capacité de contribuer à un monde plus pacifique.

Je vous remercie.

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