Monsieur le Président,

Je tiens à remercier la Présidence vietnamienne pour l’organisation de ce débat ouvert. En ce début d’année 2020, il est en effet de grande importance que nous tous, Etats Membres des Nations Unies, respections notre Charte qui fête son 75ème anniversaire. Malgré son âge, elle garde toute sa pertinence et son actualité. Son rôle n’a en effet pas diminué, bien au contraire! Le nombre de crises et de conflits dans le monde est préoccupant. Il est estimé que 168 millions de personnes auront besoin d’assistance humanitaire cette année. Le monde requiert notre action.

Si la Charte n’est ni une baguette magique, ni une panacée, elle demeure un outil puissant pour la prévention des conflits et le maintien de la paix, pour autant que les Etats membres l’appliquent dans son l’ensemble. La paix et la sécurité reposent aussi sur le développement et le respect des droits de l’homme. Ne pas en tenir compte pour des raisons sécuritaires serait erroné. Pour la sécurité et la prospérité des petits et moyens États, dont la Suisse et l’immense majorité des Etats membres de l’ONU, un système multilatéral efficace fondé sur le respect des règles reste essentiel. Le respect du droit international, et notamment l’interdiction du recours à la force et le règlement pacifique des différends, revêtent une importance cruciale afin de prévenir toute escalade.

Les similarités entre la Charte et la Constitution fédérale de la Suisse sont frappantes. Toutes les deux favorisent la prospérité commune, le développement durable et le respect des droits de l’homme. La Suisse est un jeune Etat membre des Nations Unies, pleinement engagé dans la recherche et la mise en œuvre de solutions multilatérales. Aujourd’hui, plus que jamais, ce sont les jeunes qui nous inspirent et nous invitent à assumer notre responsabilité de résoudre les crises de manière pacifique et de protéger les ressources naturelles pour les prochaines générations. Mais de quelle ONU les jeunes auront-ils besoin? Nous saluons la réflexion à cet égard lancé par le Secrétaire général. Il est essentiel que les différents groupes de la société s’expriment et il est de notre devoir de les écouter. À Genève et ailleurs en Suisse, des activités auront lieu cette année afin de mieux faire connaitre la Charte et de l’ancrer davantage dans la vie quotidienne des gens, permettant ainsi de nous rappeler sa pertinence politique au 21ème siècle.

La Charte fournit également le fondement de l’action du Conseil de sécurité, y inclus en ce qui concerne ses obligations vis-à-vis de l’Assemblée générale. Parmi celles-ci figurent notamment le devoir d’assurer une interaction adéquate du Conseil de sécurité avec l’Assemblée générale selon l’Article 24 de la Charte. Ceci est rappelé régulièrement par le groupe interrégional ACT, coordonné par la Suisse, et qui prône la responsabilité, cohérence et transparence du Conseil.

Monsieur le Président,

Ce qui nous unit est plus important que ce qui nous divise. La Charte reste le dénominateur commun, notre point de départ pour renforcer le multilatéralisme, dans un esprit d’inclusion et de dialogue. A l’heure où le Secrétaire général souligne que les tensions géopolitiques sont à leur plus haut niveau, la Suisse se joint à son appel à renouer ce dialogue et à renforcer la coopération internationale.

Les 75 ans de l’ONU et de sa Charte sont l’occasion de rappeler que les organismes multilatéraux et le droit international, y inclus les droits de l’homme et le droit international humanitaire, sont essentiels pour assurer la paix et la sécurité internationales. Il est plus que jamais crucial que le Conseil de sécurité assume pleinement les responsabilités que lui confère la Charte à cet égard.

Je vous remercie.