Monsieur le Président,

La Suisse remercie le Niger pour l’organisation de ce débat et les intervenants pour leurs contributions. En tant que pays francophone et en tant que membre de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), la Suisse souligne l’importance de la coopération entre l’ONU et l’OIF.

Le système multilatéral ne peut que tirer profit de la complémentarité entre les deux organisations et de l’avantage comparatif de chacune d’elles. La coopération est particulièrement importante dans des domaines tels que la promotion de la démocratie et la prévention des conflits. Le renforcement de cette coopération est donc dans l’intérêt du Conseil de sécurité.

La Suisse souhaite souligner deux domaines d’actions importants pour approfondir la coopération entre l’ONU et l’OIF:

Premièrement, des élections libres et intègres sont essentielles à la paix et la sécurité. Trop souvent encore, des violences sont commises, y inclus par des entités gouvernementales, ce qui empêche une pleine participation. L’inclusion des différents groupes est indispensable à la prévention des violences qui tendent à éclater lorsque les parties prenantes doutent de l’intégrité du processus. Une attention particulière envers les minorités est requise. L’inclusion des femmes et des jeunes est également essentielle. La société civile joue un rôle important dans toutes les étapes d’un processus électoral. Par leur expertise technique et leur suivi politique, l’OIF et l’ONU jouent un rôle clé dans l’accompagnement des élections. Alors que plusieurs échéances électorales approchent dans des Etats membres de l’OIF, notamment en Afrique de l’Ouest, une bonne collaboration entre ces deux organisations pourra soutenir le renforcement des acquis démocratiques et la stabilité de la région.

Deuxièmement, le respect et la promotion du multilinguisme et du pluriculturalisme doit être pleinement assuré au sein de l’ONU. Notre propre expérience en Suisse, avec quatre langues nationales et différentes cultures, démontre la valeur de la diversité pour maintenir la paix et la sécurité. Nous saluons les efforts d’augmenter le nombre de collaboratrices et collaborateurs francophones, notamment au sein des missions de maintien de la paix dans les contextes francophones. Nous invitons l’ONU, y inclus le Conseil, à intégrer davantage l’expertise francophone de l’OIF dans son travail. Un bon exemple de la valeur ajoutée de l’OIF est le travail de l’Observatoire Boutros-Ghali du maintien de la paix. Par son soutien aux activités de recherche de l’Observatoire, la Suisse contribue à améliorer la représentation des pays francophones aux opérations de maintien de la paix de l’ONU.

Monsieur le Président,

Cinquante ans après sa création, l’OIF joue un rôle important pour un multilatéralisme fort et efficace. Le Conseil doit continuer à reconnaître le rôle de l’OIF pour la paix et la sécurité. La Suisse salue la poursuite de la collaboration entre l’OIF et l’ONU pour la prévention de conflits et la pérennisation de la paix.

Je vous remercie.