Diese Stellungnahme wurde auf Französisch gelesen. Die Schweiz spricht im UN-Sicherheitsrat immer auf Französisch. Es ist die einzige Sprache, die sowohl offizielle Sprache der Vereinten Nationen als auch eine Landessprache der Schweiz ist.

Madame la Présidente,

Je remercie le Japon, en tant que co-organisateur et co-parrain de cette réunion, ainsi que tous les intervenants pour leurs contributions. Cette discussion en début d'année arrive à point nommé pour soutenir les préparatifs et les réflexions en vue du Sommet de l’avenir. L'autonomisation des femmes joue un rôle central à cet égard. Cela va de soi : Les femmes doivent jouer un rôle central dans ces discussions.

Comme le souligne le Secrétaire général dans son Nouvel Agenda pour la paix, une prévention efficace des conflits nécessite des approches intégrées. Il réaffirme aussi ce qui est inscrit dans les deux résolutions sur la consolidation de la paix : il incombe aux États membres de construire et de pérenniser la paix au niveau national. Le Secrétaire général propose un outil concret à cette fin : l'élaboration de stratégies de prévention nationales et régionales.

La Suisse soutient cette recommandation. Nous aimerions répondre aux questions que vous, Madame la Présidente, avez posées pour cette réunion en réfléchissant aux bonnes pratiques et à un outil spécifique dont nous pouvons nous inspirer pour aller de l'avant : les plans - ou le plan - d'action nationaux sur l’agenda femmes, la paix et la sécurité (FPS).

Tout d'abord, l'élaboration de plans d'action nationaux pour la mise en œuvre de la résolution 1325 s'est avérée être un moyen efficace pour traduire les engagements politiques internationaux en actions nationales. Depuis 2006, 107 pays ont adopté de tels plans. Dans ce cadre, la Suisse soutient, par exemple, des processus de dialogue inclusifs dans différents pays, comme en Colombie, au Népal et aux Philippines. Elle s’investit également au niveau national, y compris dans le réseau des Femmes suisses dans des processus de paix. L’élaboration de ces plans d’action nationaux permet aux Etats d’adopter une approche globale, à la fois verticale et horizontale. Selon notre propre expérience, ce processus rassemble un large éventail d'acteurs gouvernementaux qui collaborent à la fois à la conception et à la mise en œuvre du plan national. Dans la plupart des pays, la société civile est à l'origine de l'agenda et y joue un rôle crucial. Ces plans d’action nationaux sont des outils concrets qui fonctionnent et sur lesquels les Etats membres devraient s’appuyer.

Deuxièmement, nous devons également tirer les leçons des défis posés par les plans d’actions nationaux. Bien que de nombreux pays publient des rapports sur leurs progrès sur une base volontaire, il n'existe pas de structure de rapport formelle et institutionnalisée. Toutefois, les Etats ont mis au point des outils novateurs pour promouvoir la coordination, le partage d'expériences et la responsabilité par le biais d'évaluations volontaires entre Etats. Un effort innovant a consisté à lier l'agenda femmes, paix et sécurité au mécanisme de rapport de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. Autre exemple au niveau multilatéral, le réseau des points focaux FPS joue un rôle crucial dans le soutien à la mise en œuvre de l’agenda FPS et à l'échange d'informations.

Troisièmement, nous considérons que la Commission de consolidation de la paix (CCP) peut jouer un rôle clé dans la facilitation d’échanges et l’évaluation des pratiques entre Etats. Comme le recommande le Nouvel Agenda pour la paix, la création d'un mécanisme au sein de la CCP pour mobiliser le soutien politique et financier à la mise en œuvre de stratégies de prévention nationales peut combler une lacune importante. La CCP dispose d'un potentiel unique dans le domaine de la prévention, car elle rassemble différentes actrices et différents acteurs des gouvernements, de la société civile, du secteur privé et des institutions financières. En servant de plateforme pour l'échange d'expériences et d'expertise, la CCP pourrait ainsi soutenir les États dans leurs efforts nationaux de prévention des conflits et de la violence.

Alors que nous nous dirigeons vers la révision de l'architecture de consolidation de la paix pour 2025 et que nous préparons le Sommet de l’avenir, soyons plus concrets et ne considérons pas les réussites existantes comme des exceptions, mais utilisons-les comme sources d'inspiration.

Je vous remercie.