Diese Stellungnahme wurde auf Französisch gelesen. Die Schweiz spricht im UN-Sicherheitsrat immer auf Französisch. Es ist die einzige Sprache, die sowohl offizielle Sprache der Vereinten Nationen als auch eine Landessprache der Schweiz ist.

Madame la Présidente,

Je vous remercie pour l’organisation de ce briefing. Mes remerciements s’adressent également à la représentante spéciale du Secrétaire général, Madame Gamba, au Directeur exécutif adjoint de l’UNICEF, Monsieur Chaiban et à la représentante de la société civile, Madame Atim Niger-Thomas, pour leurs exposés ainsi que pour le travail crucial de leurs organisations.      

Récemment, l’une des collègues de Monsieur Chaiban a décrit les graves conséquences de l’accès humanitaire restreint, dont elle a été témoin à Khartoum [je cite] : « Nous avons rencontré une jeune mère à l’hôpital dont le petit enfant de trois mois était extrêmement malade (…) Le nombre d’enfants souffrant de malnutrition aiguë augmente, alors que la période de soudure n’a même pas commencé. »

Au Soudan comme partout où l'accès humanitaire est restreint, les premiers à en souffrir sont les enfants. Alors que c’est leur droit, nombre d’entre eux n'ont pas accès à une alimentation suffisante, aux soins de santé ou à l’éducation. Les conséquences sont désastreuses : les enfants souffrant de malnutrition aiguë présentent un risque de mortalité ou de maladie élevé. La malnutrition à long terme affecte aussi le développement cognitif.

Ces dernières années, les cas vérifiés de déni d’accès humanitaires ont fortement augmenté. Je dis « vérifiés » parce qu’il s’agit là de l’une des six violations graves à l'encontre des enfants suivies par le mécanisme de surveillance et de communication de l'information mandaté par ce Conseil. Ce déni peut prendre de nombreuses formes : attaques et violence contre le personnel humanitaire, entrave à l'acheminement de l’aide, ou obstacles bureaucratiques. Les attaques contre des travailleurs humanitaires comme celles sur le convoi de World Central Kitchen sont inacceptables. Nous attendons que l’enquête fasse toute la lumière sur cette attaque et que des mesures soient prises pour que ceci ne se reproduise plus. Il est à rappeler que toutes les parties à un conflit armé ont l’obligation, en vertu du droit international humanitaire, d’autoriser et de faciliter un accès humanitaire rapide et sans entrave.

À l'heure où nous parlons, des milliers d’enfants à travers le monde souffrent des conséquences des restrictions d'accès humanitaire. Dans la bande de Gaza, les enfants meurent à cause de malnutrition aiguë. Le Soudan est lui aussi poussé vers la famine. A Gaza comme au Soudan, nous appelons les parties à mettre en œuvre les résolutions de ce Conseil qui demande un cessez-le-feu immédiat. Les livraisons d’aide et d’autres services humanitaires doivent être assurés sans plus attendre – et ce par tous les points de passage et routes possibles. Au Yémen et en Afghanistan, la discrimination à l’encontre des travailleuses humanitaires affecte la fourniture de services. Au Myanmar, où un tiers de la population est dans le besoin, l'accès à l'aide humanitaire est aussi très limité. En Haïti, l'effondrement de l'ordre public empêche l'aide humanitaire d’atteindre la population. Enfin, le manque d'accès humanitaire aux territoires ukrainiens sous contrôle militaire russe reste très préoccupant.

Alors que faire face à cette triste liste, qui n’est même pas exhaustive ? Premièrement, toutes les parties doivent respecter le droit international, notamment le droit international humanitaire et les droits humains en toute circonstance. Cela comprend : les règles relatives à la conduite des hostilités, y compris l’obligation de protéger la population civile, dont fait partie le personnel humanitaire qui contribue à la protection des enfants dans les conflits armés ; l’interdiction d’utiliser la famine comme méthode de guerre ; l’obligation de protéger les objets indispensables à la survie de la population, ainsi que l’obligation d’autoriser et de faciliter le passage rapide et sans entrave de l’aide humanitaire. Nous rappelons aussi que la Convention relative aux droits de l’enfant reconnait les droits à la vie, à la jouissance du meilleur état de santé possible et à l’éducation. Deuxièmement, face à l’immensité des besoins, il faut assurer un financement suffisant et prévisible de l'aide humanitaire, qui inclut les engagements de protection. Troisièmement, la résolution 2664 sur l’exemption humanitaire dans tous les régimes de sanctions onusiens doit être pleinement mise en œuvre, ce qui contribue à l’acheminement des fonds pour les actions humanitaires et à l’accès humanitaire dans les contextes les plus complexes. Et quatrièmement, nous devons briser les cycles de violence et de souffrance en trouvant des solutions politiques aux conflits – y compris au sein de ce Conseil.

Madame la Présidente,

 « Toute guerre est une guerre contre les enfants ». Il est de notre responsabilité collective de veiller à ce que les droits de tous les enfants soient protégés. Il est également essentiel que les personnes qui apportent une aide et une protection humanitaire puissent le faire sans se mettre en danger. En effet, ces personnes sont de plus en plus exposées à la violence, raison pour laquelle la Suisse travaille sur un projet de résolution sur la protection du personnel humanitaire et de l’ONU.

Pour finir, n'oublions pas que l'aide et la protection humanitaire permettent non seulement de sauver des vies, mais aussi de montrer aux enfants que le monde ne les a pas oubliés.

Je vous remercie.

Die Erklärung herunterladen

Dokumente
Grösse / Typ