DE: Diese Stellungnahme wurde auf Französisch gelesen. Die Schweiz spricht im UN-Sicherheitsrat immer auf Französisch. Es ist die einzige Sprache, die sowohl offizielle Sprache der Vereinten Nationen als auch eine Landessprache der Schweiz ist.

Madame la Présidente, 

 

Je remercie l’Envoyée spéciale, Madame María Isabel Salvador, la directrice exécutive de l’ONUDC, Madame Ghada Fathi Waly, et la directrice exécutive de Human Rights Watch, Madame Tirana Hassan, pour leurs interventions. Je salue aussi la présence des Ministres des affaires étrangères d’Haïti, de la République dominicaine, de Sainte-Lucie et du Kenya à cette séance.   

 

Comme les intervenantes l’ont souligné, l’insécurité continue de se propager en Haïti. La population est confrontée à des choix impossibles pour survivre et s’expose au danger par le simple fait de sortir de chez soi. Selon le dernier rapport du Secrétaire général, les violations des droits humains continuent de s’intensifier. La violence sexuelle et sexiste est généralisée et affecte les femmes et les filles de manière disproportionnée. La disponibilité et l’accès aux services essentiels diminuent et les vulnérabilités, notamment des enfants, s’exacerbent chaque jour. Ils sont aussi les premiers concernés par l’insécurité alimentaire aiguë qui touche presqu’une personne sur deux dans le pays. Pour promouvoir une paix durable il est essentiel de réaliser des progrès dans tous les domaines - la sécurité, le développement, l'aide humanitaire et la politique.

 

À cet égard, j’aimerais souligner trois points :

 

Premièrement, pour faire face aux défis et mettre fin à la violence des gangs, la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité en Haïti (MMSS) devrait être déployée dans les meilleurs délais - dans le respect des plus hauts standards de droit international, et notamment de ceux relatifs à la prévention de l’exploitation, des abus et du harcèlement sexuels. Nous devrons, en tant que Conseil, redoubler d’efforts afin de faciliter ce déploiement rapide. En parallèle, le renforcement des capacités de la Police nationale d’Haïti (PNH) et la mise en œuvre intégrale du régime de sanctions doivent se poursuivre. En ce qui concerne le rôle du BINUH, la Suisse salue le rapprochement initié avec les institutions gouvernementales, notamment dans le domaine de la Réduction de la violence communautaire (CVR) et du Désarmement, de la démobilisation et de la réintégration (DDR).

 

Deuxièmement, il faut poursuivre le dialogue politique afin de permettre la tenue d’élections une fois la sécurité rétablie. Le rétablissement des institutions démocratiques participatives contribuera à la recherche de solutions inclusives, et les avancées dans le domaine de la lutte contre l’impunité et la corruption sont encourageantes. L’accompagnement du Groupe de Personnalités Éminentes de la CARICOM devrait contribuer à la facilitation des échanges intra-haïtiens. Nous saluons les discussions autour de la formation d’un gouvernement d’unité nationale, d’un nouveau Conseil électoral provisoire et d’un processus de réforme constitutionnelle. 

 

Troisièmement, la communauté internationale doit maintenir son engagement solidaire dans le pays. Le Plan de Réponse Humanitaire reste largement sous-financé alors que les besoins continueront d’augmenter en 2024. Dans cette perspective, il faut garantir un accès sûr, rapide et sans entraves aux communautés et accroître la coordination et la coopération entre les acteurs de la réponse internationale, dont notamment la MMSS. La Suisse continuera à s’impliquer durablement à Port-au-Prince et dans le Grand Sud. Notre action portera sur deux volets. D’un côté, le changement climatique, la réduction des risques de catastrophes, et l’eau, l’assainissement et l’hygiène. De l’autre, la protection, avec un accent sur la prévention et la réponse aux violences sexuelles et basées sur le genre. Cette approche, établie en coopération avec nos partenaires haïtiens, visera tant à répondre aux défis contemporains qu’à renforcer la préparation aux risques futurs.

 

Madame la Présidente,

 

Le BINUH doit utiliser toutes les ressources dont il a été doté, y compris humaines, afin de s’acquitter de son mandat. De plus, la lutte contre la prolifération d’armes et de munitions illégales doit rester une priorité. Il faut, dans cette optique, assurer la sécurité du Panel d’Experts du Comité de sanctions afin qu’il puisse poursuivre son travail. 

 

Nous devons maintenir notre attention sur cette crise qui dure depuis trop longtemps. Il en va de notre responsabilité, de notre crédibilité et, comme nous l’avons souligné au début de notre déclaration, du futur des haïtiennes et des haïtiens.

 

Je vous remercie.

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