DE: Diese Stellungnahme wurde auf Französisch gelesen. Die Schweiz spricht im UN-Sicherheitsrat immer auf Französisch. Es ist die einzige Sprache, die sowohl offizielle Sprache der Vereinten Nationen als auch eine Landessprache der Schweiz ist.

 

Merci Monsieur le Président, pour l’organisation de cette séance, dédiée en particulier à la situation des femmes et des enfants dans le contexte du conflit au Moyen-Orient.

C’est une lueur d’espoir qui nous accompagne aujourd’hui. Ainsi, la Suisse salue l’accord permettant la libération de 50 otages et la mise en place d’une trêve humanitaire de quatre jours. Nous remercions tous les pays ayant contribué à cet accord, en particulier le Qatar, l‘Egypte et les Etats-Unis, et souhaitons aux personnes libérées et à leurs familles qu’elles puissent rapidement se retrouver et guérir de leurs blessures tant physiques que psychologiques. Nous demandons la pleine mise en œuvre de la résolution 2712, adoptée il y a une semaine par ce Conseil, qui insiste sur les principes fondamentaux du droit international humanitaire. Cela implique notamment la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages qui demeurent retenus par le Hamas et par d’autres groupes dans des conditions épouvantables à Gaza, ainsi que le respect des pauses pour permettre l’acheminement rapide, sûr et sans entraves de l’aide humanitaire aux civils à travers tous les points de passage possibles.

Permettez-moi aussi de remercier les Directrices générales d’ONU Femmes, d’UNICEF et du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), Sima Bahous, Cathy Russell et Natalia Kanem de leurs témoignages poignants que nous n’oublierons pas de sitôt, de même que la visite de la cheffe d’UNICEF à Gaza la semaine dernière. J’aimerais remercier tous les acteurs et toutes les actrices impliqués, notamment l’Organisation mondiale pour la santé (OMS), pour le sauvetage – le weekend dernier – de 31 nouveau-nés de l’hôpital d’Al-Shifa.

La Suisse reste profondément préoccupée par le nombre élevé de victimes civiles en Israël et dans l’ensemble du Territoire palestinien occupé depuis les actes de terreur perpétrés par le Hamas le 7 octobre dernier que nous avons fermement condamnés. Nous l’avons entendu : deux tiers des victimes sont justement des femmes et des enfants. La directrice d’ONU Femmes nous l’a dit : deux mères par heure, sept femmes toutes les deux heures. Ce nombre élevé est inacceptable. Compte tenu de leur vulnérabilité et de leurs besoins spécifiques, la protection des enfants est centrale.

En même temps qu’elle reconnaît le droit d’Israël d’assurer sa défense et sa sécurité, la Suisse n’a eu de cesse d’appeler les parties à protéger les civils et respecter le droit international humanitaire, en particulier les principes de distinction, proportionnalité et précaution.

Mon pays reste aussi fortement préoccupé par la situation humanitaire catastrophique et son impact sur tous les civils. A Gaza, la situation sanitaire se dégrade très rapidement, notamment pour les quelques 1,7 million de personnes déplacées, dont, à nouveau, un très grand nombre d’enfants. La Suisse a attribué 100 millions USD d’aide d’urgence dans la région.

Nous rappelons que tous les civils, les blessés et les malades, le personnel humanitaire et médical, ainsi que les infrastructures civiles – dont les écoles de l’UNRWA – sont protégés par le droit international humanitaire. Tous les civils doivent pouvoir accéder aux services essentiels à leur survie comme l’eau potable, la nourriture et l’électricité. L’impact du conflit sur les femmes et les filles mérite par ailleurs toute notre attention et nous venons de l’entendre des Directrices d’ONU Femmes et du Fonds des Nations unies pour la population. L’accès aux soins médicaux est essentiel, particulièrement pour les femmes enceintes.

Aussi faut-il à tout prix éviter une escalade encore plus grave, voire une régionalisation du conflit, dont nous voyons des signes inquiétants aussi bien en Cisjordanie qu’au Liban. En Cisjordanie, la Suisse rappelle que dans le cadre d’opérations par les forces de sécurité israéliennes, l’usage de la force doit notamment répondre au critère de la proportionnalité et respecter les droits de tout individu à la vie et à la sécurité de sa personne. Nous rappelons également qu’Israël est tenue par le droit international humanitaire de garantir, dans toute la mesure de ses moyens, la satisfaction des besoins essentiels de la population dans tout le Territoire palestinien occupé. Elle doit également y respecter et protéger les droits humains. Des enquêtes indépendantes doivent être menées sur toutes les violations du droit international en Israël et dans l’ensemble du Territoire palestinien occupé, afin que leurs auteurs soient traduits en justice.

 

Monsieur le Président,

Ce Conseil doit s’unir autour du socle des deux Etats, qui est seul à même de garantir la paix et la stabilité dans la région. Nous avons aussi entendu l’appel à y intégrer les voix et les contributions des femmes palestiniennes et israéliennes, comme nous le demande la résolution 1325. Nous devons toutes et tous contribuer à reconstruire – sans plus tarder – ce socle des deux Etats démocratiques, Israël et la Palestine, vivant côte-à-côte, en paix, à l’intérieur de frontières sûres et reconnues.

Je vous remercie.