DE: Diese Stellungnahme wurde auf Französisch gelesen. Die Schweiz spricht im UN-Sicherheitsrat immer auf Französisch. Es ist die einzige Sprache, die sowohl offizielle Sprache der Vereinten Nationen als auch eine Landessprache der Schweiz ist.

Madame la Présidente,

 

Je remercie la Représentante spéciale du Secrétaire général, Bintou Keita, pour son exposé ainsi que pour tout le travail accompli par la MONUSCO. Permettez-moi également de remercier madame Jacquie-Anna d'avoir partagé ses observations. Je salue la présence des représentants de la RDC et du Rwanda à cette réunion. Nous condamnons fermement la récente attaque visant une position de la MONUSCO à Saké et souhaitons un prompt rétablissement aux soldats de la paix blessés.

 

Depuis notre dernière réunion le mois passé, la situation sécuritaire et humanitaire dans l’Est de la RDC s’est encore dégradée. Les attaques incessantes des ADF, CODECO et Zaire et les affrontements continus entre les FARDC et le M23, ont entrainé une augmentation considérable des pertes civiles. La crise humanitaire a atteint un niveau alarmant. A la fin du mois de février, la RDC comptait plus de 7 millions de personnes déplacées dans le pays. Cette situation est intenable et exige une action urgente et concertée.

 

A cet égard, j’aimerais souligner trois points :

 

Premièrement, seule une solution politique peut mener à un apaisement durable. Comme l'a souligné la Représentante spéciale aujourd’hui, le risque d'une nouvelle escalade et d'une transformation du conflit dans l’Est de la RDC en un conflit régional plus large est réel et croissant. Les activités des groupes armés opposés à des Etats de la région, de même que la militarisation accrue à l’Est du pays accentuent ce risque.

 

C'est pourquoi la Suisse appelle à nouveau les parties à reprendre les négociations, et à s'engager dans un processus politique crédible et inclusif. Nous saluons les efforts réalisés dans le cadre du Processus de Luanda. Nous encourageons les présidents Tshisekedi et Kagame à entamer un dialogue sincère et apaisé, dans les meilleurs délais.

 

Et c’est pourquoi nous réitérons encore une fois notre appel au Rwanda à cesser immédiatement tout soutien au M23 et à retirer ses soldats présents sur le territoire de la RDC. Dans le même temps, nous appelons à ce que le soutien apporté aux groupes armés, y inclus les FDLR, par certains éléments des FARDC cesse.

 

Deuxièmement, toute paix durable nécessite le respect du droit international et la protection des civils. La Suisse est particulièrement préoccupée par le changement de tactique du M23 dans le Nord Kivu, où le groupe établit ses bases dans des habitations civiles pour se protéger de frappes aériennes. La Suisse appelle toutes les parties au strict respect du droit international humanitaire et à prendre des mesures concrètes pour protéger la population civile. Nous regrettons la décision de la RDC de lever le moratoire sur la peine de mort, laquelle porte atteinte à la dignité humaine.

 

Par ailleurs, la Suisse est préoccupée par l’impact négatif du désengagement de la Mission du Sud Kivu sur la protection des civils. Nous prenons note de l’annonce du Ministre de l’intérieur de la RDC, réitérant la détermination de son gouvernement à assumer ses responsabilités dans la mise en œuvre du plan de désengagement de la MONUSCO. Pour cela, il est important que les Forces de défense et de sécurité congolaises soient rapidement déployées et qu’elles priorisent la protection des civils.

 

Troisièmement, si la RDC a la responsabilité première de protéger les civils, elle a également la responsabilité de protéger le personnel humanitaire et onusien. Pourtant, les positions des soldats de la paix continuent d’être la cible de nombreuses attaques. Nous constatons avec inquiétude qu’en plus du M23, les rapports de l’ONU indiquent que ces attaques sont également perpétrées par certains éléments des FARDC et des Wazalendo. Ces agissements constituent une menace pour la MONUSCO et l’empêchent de mettre en œuvre son mandat de protection des civils. Nous rappelons les responsabilités de l’état hôte d’amener les auteurs de tels actes devant la justice, conformément à la résolution 2589 de ce Conseil.

 

Madame la Présidente,

 

Les travailleurs humanitaires présents dans les zones touchées par le conflit continuent d'être menacés et visés par des attaques. Nous observons de telles attaques dans de nombreux contextes conflictuels à travers le monde. A cet égard, la Suisse œuvre actuellement en faveur d’une résolution de ce Conseil pour renforcer la protection du personnel humanitaire et onusien, y compris le personnel national et recruté localement.

 

Pour conclure, la Suisse reste engagée pour trouver une solution politique à la crise dans l’Est de la RDC. Nous réaffirmons notre disponibilité à soutenir les efforts diplomatiques et les discussions de paix sur le terrain. Nous appelons les membres de ce Conseil à parler d’une voie unie pour que ces efforts, notamment les efforts régionaux sous le chapitre VIII de la Charte, se concrétisent et mènent à une désescalade immédiate du conflit.

 

Je vous remercie.

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