Diese Stellungnahme wurde auf Französisch gelesen. Die Schweiz spricht im UN-Sicherheitsrat immer auf Französisch. Es ist die einzige Sprache, die sowohl offizielle Sprache der Vereinten Nationen als auch eine Landessprache der Schweiz ist.

 

Madame la Présidente,

Je remercie Monsieur Mohamed Khaled Khiari et Madame Lisa Doughten de leurs interventions. Nous saluons la tenue de cette réunion ainsi que la présence les représentants de la Malaisie, de l’Indonésie, et du Bangladesh.

Depuis la dernière saisie du Conseil, la situation sécuritaire au Myanmar s'est encore détériorée et la situation humanitaire fortement dégradée. Il est important de ne pas oublier le Myanmar. Il est impossible d’oublier le sort des Rohingyas.

Nous saluons les efforts des pays voisins, en premier lieu le Bangladesh, accueillant près d’un million de réfugiés. Afin que leur retour soit possible de manière volontaire, sûr, digne et durable, nous devons nous atteler aux causes profondes de la crise au Myanmar et dans l'État de Rakhine en particulier.

Permettez-moi trois réflexions à ce titre :

Nous condamnons, tout d’abord, l’escalade des conflits armés, encore intensifiés depuis le coup d’Etat militaire. L’augmentation, ces derniers mois, de bombardements indiscriminés a un impact dévastateur sur la population civile. Nous sommes alarmés par les frappes aériennes menées par les militaires birmans, notamment celles du 18 mars dernier dans la commune de Minbya, qui auraient tué et blessé de nombreux civils. Ce n’est qu’un exemple, particulièrement meurtrier, mais pas isolé, comme en fait état le Mécanisme d'enquête indépendant pour le Myanmar (IIMM), indiquant que de possibles crimes de guerre et crimes contre l'humanité auraient été commis. Nous rappelons dans ce cadre, le rôle de la Cour pénale internationale et notre soutien au Mécanisme. Toutes les parties au conflit doivent respecter en tout temps le droit international humanitaire ainsi que leurs obligations en matière de droits humains, comme le prévoit la résolution 2669. La recrudescence de la violence complique davantage la possibilité de revenir à la table des négociations et de trouver une solution politique au conflit. Dans l’Etat de Rakhine en particulier, le conflit exacerbe les vulnérabilités et les discriminations préexistantes, tout en augmentant les tensions intercommunautaires. 

Deuxièmement, les restrictions à l'accès humanitaire qui empêchent l’aide d’atteindre les communautés vulnérables doivent cesser. Toutes les parties ont l’obligation d’autoriser et de faciliter le passage rapide et sans encombre de secours humanitaires destinés aux personnes civiles dans le besoin. L’accès humanitaire doit être complet, sûr et sans entrave, et la protection, la sûreté et la sécurité du personnel humanitaire et médical pleinement assurée. À cet égard, nous encourageons également l’ASEAN à pleinement mettre en œuvre le Consensus en cinq points.

La réunion thématique d’hier sur les enfants dans les conflits armés a mis l’accent sur les conséquences du refus d'accès à l'aide humanitaire pour les enfants. Le fait que les militaires birmans auraient de plus en plus recours au recrutement forcés, notamment dans l'État de Rakhine, y compris des Rohingyas, nous inquiète particulièrement. De nombreux jeunes seraient ainsi conscrits contre leur plein gré. Nous rappelons que les enfants ne doivent pas être recrutés dans des forces armées ni dans des groupes armés. Ces pratiques constituent de graves violations à l’encontre des enfants dans les conflits armés, Nous sommes également préoccupés par l'impact genré de la conscription forcée. Cela inclut le risque de violence sexuelle et basée sur le genre, depuis longtemps perpétrée par les militaires.

Troisièmement, une coordination étroite entre les Nations Unies et les acteurs régionaux, l’ASEAN en premier lieu, est essentielle, notamment pour le travail de médiation et de dialogue inclusif, ainsi que pour l'acheminement de l'aide humanitaire. La prise en compte des besoins sur place nécessite un leadership déterminé et visible de l'ONU pour coordonner, dans une logique de nexus, l’action humanitaire, diplomatique et de développement dans un conflit qui est l’un des plus graves du monde.

Dans ce but, il est impératif de nommer rapidement une (ou un) Envoyée spéciale, aussi pour assurer une coordination et une coopération efficaces avec l’ASEAN. Il en va de même pour le poste de Coordinateur résident/humanitaire des Nations unies, sans lequel le soutien de l'ONU risque de perdre en efficacité et en crédibilité.

Madame la Présidente,

Le Conseil de sécurité doit jouer un rôle plus actif sur ce dossier. La Suisse est prête à soutenir une action unie et décisive par l'élaboration d'un nouveau produit de ce Conseil. Un suivi de la résolution 2669 s’impose.

Je vous remercie.

 

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