Diese Stellungnahme wurde auf Französisch gelesen. Die Schweiz spricht im UN-Sicherheitsrat immer auf Französisch. Es ist die einzige Sprache, die sowohl offizielle Sprache der Vereinten Nationen als auch eine Landessprache der Schweiz ist.

 

Madame la présidente,

Comme mes collègues, je voudrais remercier le Commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, de sa présentation et je salue tous les efforts déployés par lui-même et son organisation pour alléger les souffrances de la population civile à Gaza, alors que l’UNRWA elle-même a perdu de nombreux et nombreuses collaborateurs et collaboratrices. Je présente mes plus sincères condoléances à leurs proches.

La situation humanitaire à Gaza est catastrophique et ne cesse de se détériorer. La famine est imminente, l'ensemble de la population de la bande de Gaza étant confrontée à des niveaux élevés d'insécurité alimentaire aiguë. Pour aider à répondre aux besoins importants, la Suisse a débloqué 100 millions de dollars américains d'aide humanitaire supplémentaire pour la région du Proche-Orient. Nous réitérons pourtant qu’une solution politique est nécessaire et que les résolutions 2728, 2720 et 2712 du Conseil doivent être mises en œuvre tout de suite. En particulier, un cessez-le-feu doit immédiatement être atteint. Celui-ci est indispensable afin que les acteurs et actrices humanitaires puissent pleinement mettre en œuvre leurs activités vitales. Nous réitérons également notre appel à la libération immédiate et inconditionnelle des otages.

L'UNRWA est le plus grand acteur humanitaire à Gaza. Aucune autre agence ou organisation ne pourrait actuellement prendre en charge l’intégralité de ses tâches. Au niveau régional et en l’absence d’une solution politique du conflit, l’UNRWA est aussi cruciale pour empêcher une déstabilisation encore plus forte en fournissant des services essentiels en Cisjordanie, au Liban, en Jordanie et en Syrie.

La Suisse est préoccupée par les graves accusations portées contre 12 employés de l'UNRWA, soupçonnés d'être impliqués dans les actes terroristes perpétrés par le Hamas le 7 octobre dernier, que nous avons fermement condamnées. La Suisse a pris note des mesures immédiates prises par l'UNRWA, y compris le licenciement des personnes accusées. Nous attendons que l’enquête du Bureau des services de contrôle interne de l’ONU fasse toute la lumière sur ces allégations. La Suisse souligne également l’importance de mécanismes solides pour assurer la neutralité et la redevabilité de l’UNRWA, qui sont l’objet de l’examen indépendant mené par Mme Colonna. Nous notons que l’UNRWA a déjà lancé un plan d’action interne pour mener à bien certaines réformes. Nous attendons une conclusion rapide de ces processus, avec une mise en œuvre diligente des recommandations par la suite. La Suisse appelle Israël et tout autre État en possession d'informations, de coopérer pleinement avec les Nations Unies et Madame Colonna à cette fin.

Madame la présidente,

La souffrance et la destruction massives ont atteint un niveau très élevé dans la région. Ceci est aussi illustré par le fait que 161 installations de l'UNRWA ont été endommagées ou détruites par les hostilités, tuant nombreuses personnes en recherche de sécurité et protection. Le fait que les écoles opérées par l’UNRWA, là où les enfants devraient apprendre pour construire leur futur, ont quasiment toutes été transformées en abris d’urgence pour des personnes déplacées témoigne également de la situation catastrophique. Il est grand temps que les parties au conflit respectent strictement le droit international, notamment les droits humains et le droit international humanitaire. Les parties doivent protéger la population civile et les personnes hors de combat.

Toutes les parties doivent autoriser et faciliter l’accès humanitaire rapide et sans entrave à ceux qui en ont besoin, y compris dans le nord de la bande de Gaza. Toute Puissance occupante a l’obligation, sous le droit international humanitaire, de répondre aux besoins essentiels de la population sous son contrôle. Selon l’ordonnance de la Cour internationale de justice le 28 mars, Israël doit notamment prendre toutes les mesures nécessaires et effectives, en étroite coopération avec l’ONU, pour assurer la fourniture par toutes les parties intéressées des services de base et de l’aide humanitaire requis de toute urgence.

Nous n’avons de cesse de le répéter : il faut urgemment rétablir un horizon politique sur la base de la solution à deux Etats. Cette solution reste la base pour la paix et la stabilité dans la région : deux Etats démocratiques, Israël et la Palestine, vivant côte à côte en paix à l'intérieur de frontières sûres et reconnues.

Je vous remercie.