Diese Stellungnahme wurde auf Französisch gelesen. Die Schweiz spricht im UN-Sicherheitsrat immer auf Französisch. Es ist die einzige Sprache, die sowohl offizielle Sprache der Vereinten Nationen als auch eine Landessprache der Schweiz ist.

Monsieur le Président,

Permettez-moi maintenant de faire une déclaration à titre national sur la situation politique en Syrie.

La Suisse est très préoccupée par le risque d’escalade régionale qui résulte du conflit en Israël et dans le Territoire palestinien occupé depuis le 7 octobre dernier. Nous soutenons les efforts de l’Envoyé spécial Pedersen – que je remercie pour son exposé – visant à immuniser le plus possible la Syrie d’un tel scénario. Les attaques répétées contre les aéroports de Damas et d’Alep depuis trois semaines ainsi que les tirs sur le plateau du Golan occupé sont une preuve parmi d’autres que les répercussions du conflit au Proche-Orient se font déjà ressentir en Syrie. Nous regrettons que la situation actuelle porte un nouveau frein aux efforts visant à relancer le processus politique et les travaux du Comité Constitutionnel sur la base de la résolution 2254.

La situation sécuritaire, en particulier dans le nord du pays, s’est nettement dégradée ces dernières semaines. Au nord-ouest de la Syrie, l'attaque du 5 octobre dernier contre une académie militaire à Homs, a entraîné la mort de dizaines de personnes, y compris de nombreux civils. Les bombardements qui suivirent à divers endroits de la région d’Idlib et à l’ouest d’Alep ont eu des répercussions graves sur les populations civiles et ont entrainé d’importants déplacements de population. Au nord-est, le regain de violence a également touché les populations et de nombreuses infrastructures civiles. Le respect du droit international humanitaire ainsi que la protection des civils sont une priorité pour la Suisse. C’est pourquoi nous appelons toutes les parties à l’instauration d’un cessez-le-feu au niveau national et à assurer la protection des civils. Il est essentiel que toutes les parties respectent et fassent respecter le droit international humanitaire ainsi que les principes de distinction, de proportionnalité et de précaution dans la conduite des hostilités. La population civile et les biens civils, y compris les infrastructures indispensables à la survie des civils telles que celles qui assurent l’approvisionnement en eau, doivent être impérativement protégés.

Monsieur le Président,

En cette période de fortes tensions régionales et internationales, il est primordial de rester à l’écoute de la société civile, seule à même de prendre le pouls de la situation sur le terrain, de capter les aspirations, les griefs et les attentes des populations, notamment des femmes. Aussi la Suisse réitère son soutien aux organisations de la société civile actives à l’intérieur et à l’extérieur de la Syrie qui jouent un rôle crucial pour atténuer les tensions et conflits encore à l’œuvre dans le pays. Nous saluons le rôle de courroie de transmission que représentent la plateforme de soutien à la société civile (CSSR) et le conseil consultatif des femmes sous l’égide de l’ONU à Genève. De telles plateformes permettent de faire remonter la voix des Syriennes et des Syriens au niveau international et jusqu’à ce Conseil.

Enfin, la Suisse rappelle que la mise en œuvre de mesures de confiance, au sens de la résolution 2254 et par toutes les parties, y compris la libération des détenus et la clarification du sort des personnes disparues, sont essentielles pour ouvrir la voie à la réconciliation dans le pays.

Je vous remercie.