Diese Stellungnahme wurde auf Französisch gelesen. Die Schweiz spricht im UN-Sicherheitsrat immer auf Französisch. Es ist die einzige Sprache, die sowohl offizielle Sprache der Vereinten Nationen als auch eine Landessprache der Schweiz ist.

Merci Monsieur le Président, pour l’organisation de cette réunion ouverte, mais aussi pour le moment de silence que nous avons pu dédier à toutes les victimes.

Je souhaite également remercier le Directeur général de l’OMS Dr. Ghebreyesus et M. Marwan Jilani, Directeur général du Croissant-Rouge palestinien de leur travail dans les circonstances les plus difficiles et de leurs présentations, qui rendent compte de l’extrême gravité de la situation actuelle.

La Suisse est profondément préoccupée par l’impact du conflit sur les civils - femmes, hommes et enfants - et sur les infrastructures civiles dans la bande de Gaza. Les civils ont un besoin urgent de protection et d’assistance. La situation sanitaire continue de se dégrader très rapidement pour la population civile – dont le million et demi de personnes déplacées – qui se trouve, depuis plus d’un mois, complètement assiégée, privée d’eau, d’électricité et de services essentiels à leur survie.

Le droit international humanitaire protège la population civile et les biens à caractère civil. Il doit être respecté à tout moment, par tout le monde, en particulier les principes de distinction, de proportionnalité et de précaution dans la conduite des hostilités. La mission médicale, dont les transports médicaux, les hôpitaux, les cliniques, et les personnes qui y sont soignées, ainsi que le personnel médical qui y travaille, jouit d’une protection spécifique en vertu du droit international. Elle ne doit jamais être prise pour cible.

Un convoi humanitaire du CICR transportant du matériel d’aide d’urgence à destination de l’hôpital Al-Quds a essuyé des tirs mardi passé. Cet incident - et nous en avons entendu d’autres - illustre l’environnement dans lequel les organisations humanitaires – impartiales et parées d’un emblème universellement reconnu – doivent opérer à Gaza. Je rends hommage aux dizaines de collaborateurs – comme ceux de l’UNRWA ou du Croissant rouge – qui ont perdu la vie dans l’exercice de leurs fonctions. Nous notons également avec la plus grande inquiétude les dégâts réguliers sur les hôpitaux, tel que l’hôpital pour enfants An-Naser.

Le volume d’aide est insuffisant. En raison du manque de carburant, plusieurs hôpitaux et cliniques ont dû cesser de fonctionner. Il est essentiel que l’eau, la nourriture, les fournitures médicales ainsi que le carburant puissent entrer. Par ailleurs, l’aide doit aussi parvenir aux centaines de milliers de civils se trouvant dans le nord de Gaza.

La présidente du CICR a souligné hier, à l’occasion de la Conférence de Paris : « l’impératif immédiat est de sauver des vies et de préserver l'humanité. Un accès rapide et durable à l’aide humanitaire et à l’approvisionnement est désespérément nécessaire. »

Nous remercions la France pour l’organisation de cette conférence. La Suisse prévoit de fournir une aide humanitaire d'urgence supplémentaire à hauteur de 90 millions de francs dans toute la région.

Aussi, la Suisse continuera de travailler au sein de ce Conseil à la mise en place de mesures urgentes – telles que des pauses ou trêves humanitaires – nécessaires pour garantir un accès sûr, rapide et sans entrave à l’assistance humanitaire.

Monsieur le Président,

La Suisse a condamné, dès le 7 octobre dernier, et avec la plus grande fermeté, les actes de terreur et toutes les attaques indiscriminées perpétrés par le Hamas contre les populations civiles en Israël. La Suisse demande la libération immédiate et inconditionnelle des personnes prises en otage et actuellement détenues à Gaza.

En même temps qu’elle reconnaît le droit d’Israël d’assurer sa défense et sa sécurité, la Suisse rappelle que la protection des civils et le respect du droit international humanitaire sont obligatoires. Le respect du droit international humanitaire doit rester une priorité de ce Conseil.

Par ailleurs, la Suisse reste très préoccupée par la forte hausse de la violence en Cisjordanie occupée. Face à l’augmentation de la violence des colons, la Suisse rappelle les obligations d’Israël en vertu du droit international, y compris l’obligation de protéger la population civile.

Il est nécessaire que des enquêtes soient menées sur toutes les violations du droit international en Israël et dans l’ensemble du Territoire palestinien occupé, afin que leurs auteurs soient traduits en justice.

Enfin, ne perdons jamais de vue que le seul socle sur lequel la paix et la stabilité peuvent reposer est la solution à deux Etats : deux Etats démocratiques, Israël et la Palestine, qui vivent côte à côte, en paix, à l’intérieur de frontières sûres et reconnues. Et c’est pour cela que nous devons, toutes et tous, ensemble, nous engager.

Je vous remercie.