Monsieur le Président, 

Je remercie le Coordinateur spécial Tor Wennesland et le Général de Division Patrick Gauchat pour leur participation à cette séance. Nous saluons et remercions leurs grands efforts en vue de faire respecter le droit international humanitaire et des droits humains ainsi que de liaison avec tous les acteurs régionaux afin d’éviter une escalade régionale.

Comme le rappelle le dernier rapport du Secrétaire général, la résolution 2334 de ce Conseil condamne – je cite – « tous les actes de violence visant des civils, y compris les actes de terreur, ainsi que tous les actes de provocation, d’incitation à la violence et de destruction ». Dans cet esprit, la Suisse a condamné les actes de terreur commis par le Hamas le 7 octobre dernier et appelle depuis à la libération immédiate et inconditionnelle des otages. Le Secrétaire général condamne aussi fermement, dans son rapport, ces actes de terreur, y compris les prises d’otage ainsi que les violences sexuelles commises au cours des attaques par le Hamas.  

Depuis, des milliers de civils ont tragiquement perdu la vie en Israël et encore beaucoup plus dans l’ensemble du Territoire palestinien occupé. Le risque de régionalisation du conflit reste réel, comme le montrent les tensions croissantes de part et d’autre de la ligne bleue.

La situation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est le démontre également. Le nombre de morts parmi les civils y atteignait déjà des records effrayants avant le 7 octobre. Depuis cette date, les violences sont en hausse et – selon l’ONU – plus de 250 Palestiniens, dont un quart d’enfants, ont été tués. Plus de deux tiers d’entre eux sont morts lors d’opérations israéliennes, y inclus des frappes aériennes et des incursions, notamment dans les camps de Tulkarem, de Jénine et de Balata. La Suisse appelle Israël à respecter ses obligations de droit international lors de telles opérations. En particulier, l’usage de la force doit notamment répondre aux critères de nécessité et de proportionnalité et protéger les droits de tout individu à la vie et à la sécurité de sa personne.

En outre, nous condamnons les actes violents commis par des colons contre les civils palestiniens, qui renforcent l’environnement coercitif régnant en Cisjordanie. Celui-ci a mené à la mort de plusieurs Palestiniens, au déplacement forcé de plus d’un millier de civils et à la destruction d’infrastructures essentielles depuis le 7 octobre. La montée de cette violence est inacceptable. La Suisse rappelle les obligations d’Israël en vertu du droit international, y compris l’obligation de protéger la population civile. Dans un environnement d’impunité presque complète, des enquêtes indépendantes doivent être menées concernant toutes les violations du droit international afin que leurs auteurs soient traduits en justice. En outre, les colonies israéliennes en Territoire palestinien occupé sont illégales au regard du droit international humanitaire, comme mentionné dans la résolution 2334. En tant que puissance occupante, Israël doit s’abstenir de prendre des mesures qui introduiraient des changements permanents dans le Territoire palestinien. 

Monsieur le Président,

Aujourd’hui à Gaza, la protection des civils n’est pas respectée. L’aide reste insuffisante : il faut l’augmenter, s’assurer de sa pertinence et surtout créer les conditions pour sa distribution efficace dans toute la bande de Gaza. Nous saluons l’ouverture de Kerem Shalom et attendons qu’elle permette l’entrée de biens humanitaires et commerciaux par une diversité de voies d’accès.

Face à la situation humanitaire catastrophique dans la bande de Gaza avec un risque réel d’un effondrement de l’ordre social, nous espérons que ce Conseil saura assumer sa responsabilité et se prononcer pour soutenir la population civile gazaouie dans le besoin.

Tout en reconnaissant le droit d’Israël d’assurer sa défense et sa sécurité, nous appelons les parties au conflit à respecter le droit international humanitaire, notamment à remplir leurs obligations dans la conduite des hostilités, en particulier celles de respecter les principes de proportionnalité, de distinction et de précaution, en toute circonstance. 

Nous devons soutenir tout processus en faveur de la paix et de la sécurité. La participation pleine, égale et significative des femmes palestiniennes et israéliennes est essentielle. La solution à deux Etats est le seul fondement à même de garantir la paix et la stabilité dans la région. Nous devons contribuer à reconstruire ce fondement pour deux Etats démocratiques, Israël et la Palestine dont Gaza fait partie intégrante, vivant côte-à-côte, en paix, à l’intérieur de frontières sûres et reconnues. 

Je vous remercie.

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