Diese Stellungnahme wurde auf Französisch gelesen. Die Schweiz spricht im UN-Sicherheitsrat immer auf Französisch. Es ist die einzige Sprache, die sowohl offizielle Sprache der Vereinten Nationen als auch eine Landessprache der Schweiz ist.

Monsieur le Président,

Je vous remercie pour la convocation de cette séance, et Monsieur Martin Griffiths et Madame Ilze Brands Kehris pour leurs présentations. Leur analyse de la situation est sans équivoque : les armes doivent se taire si nous souhaitons barrer la propagation du conflit et les souffrances de la population civile, faciliter l’accès humanitaire et la libération des otages. C’est pourquoi, la Suisse appelle à prendre toutes les mesures visant à permettre immédiatement un accès humanitaire sûr, sans entrave et élargi et à mettre en place un cessez-le-feu humanitaire durable.

Les actes de terreur injustifiables commis par le Hamas le 7 octobre dernier, le nombre de victimes – près de 1200 –, les violences, notamment sexuelles subies par de nombreuses jeunes femmes et filles, ainsi que la prise d’otages, ont été profondément choquants. Nous les avons condamnés fermement, et sans équivoque. Nous réitérons également notre appel à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages encore détenus à Gaza. Nous continuons d'attacher une grande importance au droit de chaque État d'assurer sa sécurité et au devoir de protéger sa population et celle sous son contrôle.

Depuis ce jour-là, nous observons une augmentation alarmante du niveau de violence et de souffrance au Proche-Orient. À Gaza, plus de 23'300 personnes ont été tuées et plus de 59'400 blessées selon OCHA.  

Trois mois plus tard, aucune issue n’est encore visible. Il est de notre responsabilité, en tant que membres de ce Conseil en charge d’assurer la paix et la sécurité internationales, d’inverser cette tendance. Car la poursuite de cette violence menace non seulement de déstabiliser la région tout entière, mais met aussi en péril les fondements mêmes du système international basé sur le droit et les principes fondamentaux d’humanité.

En trois mois, la bande de Gaza est devenue inhabitable et, comme le dit le Secrétaire général, « nul n’y est en sécurité ». Au moment où nous parlons, 85 % de la population à Gaza, dont de nombreuses familles avec enfants, a été contrainte de fuir. 1,4 millions d’individus sont aujourd’hui entassés dans 155 structures surpeuplées et inadéquatement équipées de l’UNRWA.

Aussi, la Suisse rejette et condamne toutes les déclarations visant à expulser les civils hors du Territoire palestinien occupé, y compris de Gaza. La Suisse rappelle que les Conventions de Genève interdisent le transfert forcé de populations qui peut constituer des crimes de guerre. Nous appelons les dirigeants de toutes les parties à s’abstenir de toute mesure unilatérale et de tout acte de provocation ou propos inflammatoire notamment ceux pouvant constituer une violation du droit international.

Il est urgent de négocier un tournant décisif pour sortir de cette crise qui menace la paix et la sécurité des Israéliens, des Palestiniens, de la région toute entière et bien au-delà. À cette fin, la mise en œuvre intégrale des résolutions 2712 et 2720 de ce Conseil est essentielle. Il est urgent d’augmenter l’aide humanitaire qui entre à Gaza en garantissant un accès de l’aide rapide, sûr et sans entraves conformément au droit international humanitaire.

Car le statu quo est intenable pour les civils. Ils sont en proie à de graves menaces dues à la poursuite des intenses hostilités ; à la pénurie de tous les biens et services essentiels à leur survie, causant la famine, qui affecte déjà un demi-million de Gazaouis. À cet égard, la Suisse rappelle que l’utilisation de la famine comme méthode de guerre est strictement interdite par le droit international humanitaire et peut constituer un crime de guerre.

En outre, des enquêtes doivent être menées sur toutes les violations du droit international commises en Israël et dans l’ensemble du Territoire palestinien occupé, et leurs auteurs traduits en justice auprès des instances pertinentes. À cet effet, la Cour pénale internationale mène actuellement une enquête sur la situation dans le Territoire palestinien occupé qui couvre tant les faits relevant du 7 octobre que les événements en cours à Gaza et en Cisjordanie.

Monsieur le Président,

La recherche d’une solution politique à deux États, prônée par ce Conseil depuis des années, est impérative.

Les conditions doivent être préparées pour reconstruire Gaza en tant que partie intégrante d’un futur État palestinien vivant côte-à-côte avec Israël, en paix, à l’intérieur de frontières sûres et reconnues.

Je vous remercie.