Diese Stellungnahme wurde auf Französisch gelesen. Die Schweiz spricht im UN-Sicherheitsrat immer auf Französisch. Es ist die einzige Sprache, die sowohl offizielle Sprache der Vereinten Nationen als auch eine Landessprache der Schweiz ist.

 

Madame la Présidente,

Je voudrais tout d'abord remercier la Représentante spéciale Mme Otunbayeva, non seulement de son intervention, mais aussi de son travail précieux dans des circonstances très difficiles. Je voudrais aussi remercier Mme Shabana Basij-Rasikh de son exposé, qui ne peut pas nous laisser indifférents. Elle aura été « une enfant fréquentant des écoles secrètes ». Nous voilà de retour à une situation similaire. Comme l'a conclu le Secrétaire général à l'issue de la récente réunion des envoyés spéciaux, « il est difficile de surestimer la gravité de la situation en Afghanistan ».

Les interventions aujourd'hui confirment l’étendue de la crise multidimensionnelle. L’oppression des femmes et des filles n’en est certes pas le seul élément, mais certainement le plus criant. Nous avons pu en prendre la mesure lors des missions régulières de la Suisse sur place. Les restrictions de plus en plus sévères imposées par les talibans mènent à une exclusion effective des femmes et des filles de la vie publique, politique, économique, culturelle et sociale. Cela exacerbe en conséquence les souffrances de toute la population en Afghanistan. A de nombreuses reprises, ce Conseil a condamné et réclamé l’abandon de ces mesures illégales, moralement répréhensibles et surtout économiquement désastreuses. A ce jour, alors que la résolution 2681 le demande clairement, aucune de ces restrictions n’a été révoquée officiellement. La Suisse félicite tous les acteurs et actrices et les ONG qui ont réussi à conserver un espace pour continuer leur travail. Nous encourageons la MANUA à poursuivre son engagement en faveur d'une participation pleine, égale, significative et sûre des femmes à la vie publique.

Je voudrais souligner à cet égard trois aspects en particulier:

Tout d'abord, concernant le respect des droits humains et du droit international, le mépris flagrant des droits humains par les talibans a des conséquences dramatiques non seulement sur les femmes, mais sur des familles et des communautés entières. Ce manque de respect des droits concerne également les enfants. Tous les enfants, filles et garçons, doivent pouvoir bénéficier d'un accès à une éducation sûre et de qualité. Nous l’avons entendu aujourd’hui encore : c’est non seulement leur droit, mais la scolarisation contribue à réduire leur vulnérabilité et est indispensable à la stabilité et prospérité future de l'Afghanistan. Nous sommes en outre consternés par la décision récente de la Cour suprême, contrôlée par les talibans, d’imposer la peine de mort, qui est incompatible avec le respect des droits humains et de la dignité humaine. De plus, la MANUA a constaté de nombreux cas de châtiments corporels. Leur interdiction constitue un principe fondamental du droit international. Nous encourageons donc la MANUA à poursuivre son engagement auprès des talibans pour mettre fin à toutes ces pratiques et la remercions de cet engagement. 

Deuxièmement, en ce qui concerne la situation économique, si nous constatons une stabilisation à bas niveau, les vulnérabilités de la population restent préoccupantes. La capacité de l’économie afghane à faire face à ces chocs est faible, et nous avons entendu de la Représentante spéciale qu’elle considère la situation humanitaire comme la plus grande crise mondiale. Un soutien humanitaire et des besoins de base resteront donc nécessaires. La Suisse rappelle que les talibans sont responsables de subvenir aux besoins de la population afghane, sans discrimination aucune, et qu’ils doivent s’assurer que l’aide humanitaire et les services de base parviennent à toutes les personnes dans le besoin. La Suisse se félicite de la concertation étroite de la MANUA avec tous les acteurs et actrices pour trouver des solutions durables. 

Troisièmement, la Suisse est préoccupée par les effets négatifs du changement climatique sur l’Afghanistan et la région ainsi que par la dégradation de l’environnement. Les sécheresses répétées, la désertification, les inondations et la pénurie d’eau potable sont les phénomènes les plus néfastes. La lutte pour les ressources naturelles limitées a un potentiel de conflit considérable entre les communautés mais aussi entre l’Afghanistan et ses voisins. Et vu que près de la moitié de la population afghane souffre d’insécurité alimentaire aiguë, il est également urgent de mitiger les effets négatifs du changement climatique pour améliorer durablement la sécurité alimentaire. Dans ce cadre, nous saluons le travail de la MANUA auprès des communautés locales, pour renforcer leur gestion des risques liés au changement climatique ainsi que leur résilience. 

Madame la Présidente,

Toute société doit inclure femmes et hommes sans discrimination, avec le bien-être de l’ensemble de sa population comme mesure de sa force commune. Or, il faut donc de toute urgence assurer un meilleur respect du droit international et des droits humains pour toutes et tous les Afghans. Il s’agit notamment aussi de garantir la participation active de la société civile et des organisations de femmes dans tous les domaines, y compris dans l'évaluation indépendante prévue par la résolution 2679. Je saisis cette occasion pour saluer la nomination de notre ancien collègue et lui souhaiter courage et succès pour cette tâche pas facile. Seule une solution politique permettra une sortie de la crise. La Suisse continue à soutenir le peuple afghan – nous avons bien entendu vos deux recommandations - les Nations Unies, et en particulier la MANUA, dans ces efforts. 

Je vous remercie. 

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