Monsieur le Président,
Je remercie le Haut Représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères, Josep Borrell pour son exposé.
Dans six mois, nous nous réunirons pour le Sommet de l’avenir. Ce sera, entre autres, une occasion de réaffirmer l’importance de la collaboration entre l’ONU et les organisations régionales pour le maintien de la paix et de la sécurité internationale. Conformément au Chapitre VIII de la Charte des Nations unies, ces organisations jouent un rôle essentiel dans le renforcement de l’architecture de la paix, tant au niveau mondial que régional. Le partenariat entre les Nations unies et l'Union européenne fournit de nombreux exemples pour illustrer ce propos :
Tout d’abord, ce partenariat est essentiel pour la prévention des conflits, la gestion des crises et le maintien de la paix. Comme nous l’avons entendu, l’Union européenne s’engage en faveur de la paix dans diverses régions, telles que le Proche-Orient et la Corne de l’Afrique. De même, dans les Balkans occidentaux, l’UE soutient la mise en œuvre des mandats du Conseil de sécurité, notamment dans le cadre de l’opération EUFOR Althea, à laquelle la Suisse participe activement.
Ensuite, le partenariat avec l’Union européenne est crucial pour répondre aux grands défis mondiaux et régionaux. Les principes et les règles du droit international, partagés à la fois par la Charte des Nations unies et les documents fondateurs de l'Union européenne, forment le socle d’un ordre international pacifique, respectueux des droits de l’homme et axé sur le développement. Ces éléments sont interdépendants et ne peuvent être pleinement réalisés individuellement. L’ONU et l’UE s'engagent, tout comme la Suisse, en faveur de l’état de droit, pour la justice pénale internationale, la démocratie et le développement durable. Et tout comme l’UE, la Suisse accorde une attention particulière à la protection des civils dans les conflits armés et au respect du droit international humanitaire. Dans le contexte de l’Ukraine, la Suisse partage également la priorité de mettre en œuvre le respect de ces principes fondamentaux. Il est grand temps de prendre des mesures concrètes en faveur d’une paix globale, juste et durable dans ce pays.
La Suisse partage également les priorités de l’UE en matière de climat, de paix et de sécurité avec pour objectif d’atténuer les impacts humanitaires et sécuritaires. A l’instar de l’UE, nous considérons qu’une coopération renforcée est cruciale pour la prévention des conflits. Dans cette optique, il est essentiel de développer et d’utiliser des mécanismes d’alerte précoce et d’action rapide intégrant les aspects climatiques et environnementaux. Pour être efficaces, ces efforts doivent être coordonnés entre les institutions nationales et régionales, et aussi entre l’UE et l’ONU. C’est également l’une des recommandations du Nouvel Agenda pour la Paix. De façon transversale, l’UE est également un partenaire important dans la promotion de l'agenda « Femmes, paix et sécurité » dans divers contextes inscrits sur l’agenda de ce Conseil.
Monsieur le Président,
Dans moins de six mois, nous allons adopter un Pacte pour l’avenir. L’enjeu pour le multilatéralisme est clair : Poser les jalons d’un avenir pacifique et durable, pour tous les humains, en pleine dignité.
Le partenariat avec l’Union européenne – et avec les organisations régionales en général – est décisif pour revitaliser le multilatéralisme. Si des réformes de la gouvernance mondiale sont nécessaires, nous ne devons pas ignorer les succès obtenus, notamment en matière de prévention des conflits. Grâce à leur ancrage local, à leurs capacités de détecter les tensions et à la confiance accrue entre leurs membres, les organisations régionales peuvent contribuer activement à ces succès difficilement mesurables.
Monsieur le Président,
Un avenir pacifique et durable pour tous les êtres humains en pleine dignité.
La Suisse continuera à collaborer étroitement avec l’Union européenne et les Nations Unies, au sein et au-delà du Conseil de sécurité. Car cette vision, c’est celle des Nations Unies, c’est celle de l’Union Européenne et c’est aussi la nôtre.
Je vous remercie.