Diese Stellungnahme wurde auf Französisch gelesen. Die Schweiz spricht im UN-Sicherheitsrat immer auf Französisch. Es ist die einzige Sprache, die sowohl offizielle Sprache der Vereinten Nationen als auch eine Landessprache der Schweiz ist.

Madame la Présidente

Je remercie le Sous-Secrétaire général Khaled Khiari pour son intervention. 

Depuis la décision de la Russie, la semaine dernière, de ne pas prolonger l’initiative de la mer Noire, la population d’Odessa traverse des nuits que personne ne devrait avoir à vivre. La Suisse est consternée par la forte augmentation des attaques russes sur la côte de la mer Noire, qui ont causé des victimes civiles et détruit des habitations, des infrastructures portuaires et des silos à grain. Ce dimanche, plusieurs sites culturels ont été endommagés dans le centre d’Odessa – une zone pourtant protégée par la Convention du patrimoine mondial – à la suite d’une autre frappe russe, y compris, nous l’avons entendu, la cathédrale orthodoxe de la Transfiguration.

La Suisse condamne cette dernière série d’attaques dans le cadre de l’agression militaire russe contre l’Ukraine. J’aimerais faire trois observations à cet égard : 

Premièrement : Ces dix derniers jours, nous assistons à une augmentation des attaques touchant directement les civils et les infrastructures civiles. Nous rappelons que les attaques sans discrimination ou disproportionnées sont interdites par le droit international humanitaire et doivent cesser impérativement. Cela s’applique également aux infrastructures humanitaires, incluant le personnel et les biens sanitaires qui bénéficient en outre d’une protection spéciale. Dans ce contexte, la Suisse déplore les dommages causés récemment dans le cadre d’une attaque d’artillerie russe à un centre culturel qui servait d’infrastructure humanitaire à Tchasiv Iar dans la région de Donetsk. 

Deuxièmement : Les attaques impactant les zones protégées par la Convention du patrimoine mondial représentent une grave atteinte au patrimoine culturel de l’Ukraine. L’UNESCO dénombre 270 sites culturels endommagés depuis février 2022. La Suisse partage les craintes du Secrétaire général et de l’UNESCO, selon lesquelles l’agression militaire russe représente une menace croissante pour la culture ukrainienne. Ce ne sont pas seulement des murs qui s’effondrent, c’est un héritage culturel qui est menacé. Nous appelons au strict respect des obligations du droit international concernant la protection des biens culturels, y compris la Convention de La Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé. Nous rappelons aussi que la destruction intentionnelle de biens culturels peut constituer un crime de guerre, comme le prévoit le Statut de Rome et tel que réitéré par ce Conseil dans la résolution 2347 (2017). 

Troisièmement : La décision de la Russie de ne pas prolonger l’Initiative de la mer Noire et ses attaques contre les villes portuaires ukrainiennes ont un impact au-delà de l'Ukraine. Nous réitérons notre profond désarroi face aux conséquences potentiellement désastreuses pour la sécurité alimentaire mondiale et appelons la Russie de revenir sur sa décision. Les attaques contre les installations portuaires, y compris sur le Danube à proximité de la frontière roumaine, ainsi que les menaces à l’encontre de la navigation civile, présentent un dangereux potentiel d’escalade. Nous insistons à la retenue et exprimons notre soutien aux efforts du Secrétaire général et d’autres acteurs, y inclus le gouvernement turc, pour faciliter le libre accès aux marchés mondiaux des produits alimentaires et des engrais. 

Madame la Présidente,

Alors que les frappes continuent au sud de l’Ukraine, la population s’engage pour reconstruire sa ville, son pays, son avenir. Nous portons l’espoir que ces efforts permettront à la ville d’Odessa de renaître de ses cendres, comme cela a été le cas pour la cathédrale de la Transfiguration par le passé. La Suisse réaffirme sa solidarité et son soutien à l’Ukraine dans la poursuite de sa reconstruction. 

Je vous remercie.