DE: Diese Stellungnahme wurde auf Französisch gelesen. Die Schweiz spricht im UN-Sicherheitsrat immer auf Französisch. Es ist die einzige Sprache, die sowohl offizielle Sprache der Vereinten Nationen als auch eine Landessprache der Schweiz ist.

Madame la Présidente,

Je remercie la Secrétaire générale adjointe Rosemary DiCarlo pour son exposé, ainsi que les deux représentants de la société civile pour leurs témoignages qui illustrent les conséquences dévastatrices de la guerre pour la population en Ukraine. 

A l’occasion de son jour de l’Indépendance, je tiens à exprimer le soutien, la solidarité et l’amitié de la Suisse à l’Ukraine et à son peuple. 

Cette journée est censée être festive. Et pourtant, elle marque également un an et demi d’agression militaire russe. Un an et demi d’appels à la Russie à entamer une désescalade, à cesser toutes les opérations de combat et à retirer ses troupes du territoire ukrainien. Un an et demi, finalement, d’appels au respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Je tiens à réitérer que la Suisse ne reconnait pas l’intégration de territoires ukrainiens dans la Fédération de Russie. Cela vaut pour la Crimée comme pour les régions de Donetsk, Kherson, Louhansk et Zaporijjia.

Madame la Présidente,  

Outre les nombreux images et témoignages, nous disposons également de chiffres illustrant les retombées désastreuses de la guerre. Je voudrais en souligner trois:

- Selon les chiffres du Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH), près de dix mille civils ont été tués au cours des dix-huit derniers mois. Nous condamnons le fait que des vagues d’attaques continuent de secouer les villes du pays et de frapper des lieux où des civils se rassemblent. Ces derniers jours, des frappes russes ont encore coûté la vie à des civils, y compris des enfants. 

- En effet, les enfants sont particulièrement touchés par les conséquences de cette guerre. Leurs vies sont marquées par une instabilité et une insécurité constantes. Près de deux enfants sur trois en Ukraine ont été contraints de quitter leur foyer. Faits particulièrement sérieux : des rapports crédibles font état de déportations d’enfants vers la Russie et de transferts forcés d’enfants au sein des territoires occupés. 

- A cela s’ajoutent les besoins humanitaires immenses. 17.6 millions de personnes, soit près de la moitié de la population actuelle de l'Ukraine, nécessitent une assistance et une protection humanitaires. Nous sommes reconnaissants envers les Nations Unies, les institutions et les bénévoles ukrainiens ainsi que le mouvement de la Croix-Rouge et d’autres acteurs humanitaires qui mobilisent l'aide destinée à ces personnes. Toutefois, l’accès aux communautés qui se trouvent sur la ligne de front et aux territoires sous contrôle militaire de la Russie reste particulièrement difficile. 

Madame la Présidente,

En ce jour commémoratif, je le répète : L'agression militaire russe doit cesser.  

Nous saluons les efforts diplomatiques qui sont déployés pour parvenir à une paix globale, juste et durable en Ukraine, conformément aux principes de la Charte. Une telle paix doit rester le fil conducteur de nos efforts.

Tant que les combats perdurent, il s’agit d’enrayer leurs conséquences sur la population comme le demandent le droit international humanitaire et les droits de l’homme. Pour ne citer que quelques obligations pertinentes en l’espèce:

 

- Face aux milliers de civils tués et blessés : les civils et les biens de caractère civil doivent être protégés. Les parties doivent respecter le droit international humanitaire, notamment les principes de distinction, de proportionnalité et de précaution dans la conduite des hostilités.

- Face à la détresse des enfants : La Convention de l'ONU relative aux droits de l'enfant doit absolument être respectée, y compris l’intérêt supérieur de l’enfant et son droit à rester avec ses parents. Il en va de même des règles applicables du droit international humanitaire – notamment de la quatrième Convention de Genève et du premier Protocol additionnel. La déportation et le transfert illégal constituent des crimes de guerre. Toute la lumière doit donc être faite sur les allégations portant sur de tels actes. La Suisse prend note des mandats d'arrêt délivrés par la Cour pénale internationale (CPI) à cet égard et réitère son soutien au travail de la cour en tant qu'institution judiciaire indépendante et impartiale.

- Face aux besoins humanitaires de millions de personnes en Ukraine : les acteurs humanitaires doivent avoir un accès rapide, sans entraves et durable aux civils dans le besoin sur l’ensemble du territoire. 

La Suisse continuera à s’engager pour le plein respect du droit international et un avenir stable et prospère en Ukraine.

Je vous remercie.