Diese Stellungnahme wurde auf Französisch gelesen. Die Schweiz spricht im UN-Sicherheitsrat immer auf Französisch. Es ist die einzige Sprache, die sowohl offizielle Sprache der Vereinten Nationen als auch eine Landessprache der Schweiz ist.

Monsieur le Président,

Je remercie les intervenantes de leurs remarques.

La modique somme de $130 suffit à l’acquisition d’un fusil d’assaut AK-47 en Afghanistan. C’est ce que constate Lynne O’Donnell dans Foreign Policy. Ce prix témoigne de la grande disponibilité actuelle d’armes légères et de petit calibre qui alimente les fléaux que sont leur commerce illicite et leur utilisation abusive. Ce flux d’armes est à la fois source et symptôme des conflits. Comme le souligne le Secrétaire général, il continue « de compromettre la paix et la sécurité aux niveaux national, régional et mondial, de façon à faire obstacle au développement durable des États ». Il entrave notamment l'élimination de la discrimination sous toutes ses formes, l’un des objectifs de l’Agenda 2030. Ceci est souligné par le fait que des armes légères et de petit calibre sont utilisées dans 70 à 90 pour cent des cas de violences sexuelles liés à un conflit.

La Suisse salue le fait que l’Équateur ait mis l’accent sur les aspects de genre dans le débat d’aujourd’hui. Et nous insistons sur le rôle positif que ce Conseil peut jouer pour endiguer les effets néfastes des armes légères :

Premièrement, notre engagement, tant au niveau multilatéral qu’au niveau national concernant les armes légères et de petit calibre doit tenir compte de l’agenda femmes, paix et sécurité. L’action du Conseil peut s’inspirer des recommandations du réseau des points focaux femmes, paix et sécurité. Il s’agit, par exemple, de mieux former le personnel dirigeant, de renforcer les législations nationales ou encore de stimuler un engagement continu avec la société civile. Au sein du groupe d’experts informel femmes, paix et sécurité, co-dirigé par la Suisse nous nous engageons également pour un meilleur recensement des cas d’utilisation abusive d’armes.

Deuxièmement, la mise en œuvre des embargos adoptés par ce Conseil est cruciale pour endiguer le commerce illicite des armes légères. La résolution 2616 (2021) pose des jalons importants en préconisant notamment le marquage, le traçage et l’enregistrement des armes selon les standards établis. Le Conseil devrait encourager les Etats à tenir compte des risques de violations du droit international que l’utilisation de ces armes pourrait entrainer. Cela implique aussi de considérer le risque que des actes graves de violences sexuelles soient commis à l’aide de ces armes.

Troisièmement, alors que l’offre d’armes doit être réduite, il faut également s’attaquer aux causes profondes de la demande. C’est pourquoi le Nouvel Agenda pour la paix propose d’intégrer les armes légères dans les stratégies de prévention de la violence. Dans cet esprit, la Suisse a coorganisé la semaine dernière un séminaire régional en Afrique de l’Ouest sur les liens entre la prévention de la violence et la gestion des armes conventionnelles. L’une des recommandations clé est d’assurer la participation des femmes dans la gestion des armes et la prévention de la violence. Combler les vides judiciaires et sécuritaires pour que le crime organisé transnational n’en profite pas est fondamental pour limiter la demande. Les missions mandatées par ce Conseil doivent disposer des capacités nécessaires pour soutenir les Etats dans cette tâche. En particulier lors des transitions, il est nécessaire de renforcer les composantes des missions onusiennes – telle la police des Nations Unies et les services judiciaires et pénitentiaires – chargées du développement capacitaire des organes responsables du maintien de l’ordre public et de l’état de droit.

Monsieur le Président,

La Suisse se félicite que le Nouvel Agenda pour la paix et le Cadre mondial pour la gestion des munitions classiques – celui-ci adopté la semaine passée par l’Assemblée générale -, reconnaissent l’impact néfaste et disproportionné envers les femmes du commerce illicite et de l’utilisation abusive des armes légères et de petit calibre. Le temps est venu de passer à la mise en œuvre. La Genève internationale, avec ses acteurs et actrices tels qu’UNIDIR, DCAF ou Small Arms Survey, restera engagée pour soutenir l’élaboration de mesures concrètes et efficaces afin de durablement réduire le coût humain de ces armes.

Je vous remercie.