DE: Diese Stellungnahme wurde auf Französisch gelesen. Die Schweiz spricht im UN-Sicherheitsrat immer auf Französisch. Es ist die einzige Sprache, die sowohl offizielle Sprache der Vereinten Nationen als auch eine Landessprache der Schweiz ist.

 

 

Je vous remercie, Monsieur le Président, pour l'organisation de ce débat sur un sujet que nous considérons comme clé. Je remercie également les intervenantes et intervenants de leurs contributions précieuses et leurs idées éclairantes.


Il y un mois, ce Conseil suivait en Colombie les traces du cycle d’une paix durable. De la prévention à la consolidation de la paix, en passant par la médiation, les trois étapes du cycle étaient bien visibles, se chevauchant souvent. Dans le sud du pays, nous avons rencontré d’anciennes combattantes et combattants, qui aujourd’hui font du déminage. À Buenaventura, sur la côte pacifique, nous avons écouté le témoignage de jeunes de la minorité afro-colombienne, confrontés à la violence. À Bogota, nous avons rencontré des femmes qui ancrent la paix au cœur des communautés locales et des leaders politiques qui s’engagent à solidifier l'Accord de 2016 par le dialogue.


En Colombie, nous avons pu voir de nos propres yeux qu’une paix durable se bâtit par des individus, motivés et habilités, dont l’action est décuplée par des réseaux et guidée par une stratégie à plus grande échelle, et qui a besoin d’un soutien international.
Puisque chaque société et chaque communauté est unique, l’approche de prévention doit l’être également. Des stratégies de prévention nationales et régionales, sur la base des droits de l'homme, sont donc un instrument de premier choix. À cet égard, la Suisse se réfère à la déclaration commune du Caucus sur les droits de l’homme et la prévention de conflits.


Mais qu'est-ce qui fait une bonne stratégie de prévention ? Comment pouvons-nous, pour chaque circonstance, prévenir les conflits violents et faire avancer la paix ?


Il s’agit de s’intéresser aux risques spécifiques pouvant mener à la violence ainsi que d’identifier leur cause profonde afin d’en prévenir la récurrence. Et personne n’est mieux à même pour mener cette analyse que celles et ceux qui la portent en tant qu’actrices et acteurs du changement : la parlementaire, l'ouvrière agricole, l'agent de police local, l’étudiante, l’écolier, et les jeunes qui s’engagent à vents contraires pour un avenir meilleur.
Ces individus ne doivent toutefois pas rester isolés et leur capacité à défendre la paix doit être renforcée. C’est pourquoi une prévention efficace vise, comme le revendique le Secrétaire général dans son Nouvel agenda pour la paix, à offrir de l’information, des instruments accessibles et des espaces sûrs pour la participation des femmes, des jeunes et des groupes marginalisés ; mais aussi à investir dans les initiatives de prévention locales.
Car au niveau local, la société civile et les femmes en particulier créent souvent leur propre îlot de paix. Une stratégie de prévention doit relier ces îlots pour en faire des « archipels » nationaux, voire internationaux.
Il est en effet nécessaire de créer un véritable réseau du changement pour catalyser les efforts nationaux : un réseau qui relie les secteurs public et privé, l'humanitaire, la coopération au développement et la société civile, qui s'étend du plus petit village jusqu'aux salles de conférences des Nations unies.


Ce n’est qu’en réseaux que nous pouvons apprendre les uns des autres, et tirer des leçons, par exemple, des plans d'action nationaux sur l’agenda femmes, paix et sécurité, tout en mobilisant les ressources nécessaires à la prévention.
Dans ces réseaux, le rôle de la Commission de la consolidation de la paix doit être renforcé, ses moyens augmentés et notre engagement en son sein décuplé. Le Pacte pour l’Avenir et l’examen de l’architecture de consolidation de la paix en 2025 nous en donnent l’occasion.
Le Conseil de sécurité doit à son tour intégrer pleinement ce réseau, en prenant compte systématiquement des avis de la Commission dans les contextes à son agenda et en prêtant son soutien à l’action de prévention nationale, tel qu’en Colombie. Le Conseil peut et doit également agir à travers le chapitre VI de la charte et utiliser plus habilement les outils à sa disposition pour le règlement pacifique des différends. Les résolutions et missions que nous mandatons sont un soutien pour le pays concerné.

Monsieur le Président,
Nous l'avons vu en Colombie : la paix se construit dans un cycle qui commence par la prévention ; qui relie tous les acteurs et actrices du changement. Comme l’a dit la militante pour la paix colombienne Rosa Emilia Salamanca lors de notre visite : « Siempre estaremos ahí para construir la paz. Somos una fuerza de paz ». Faisons donc notre part, nous aussi.

Je vous remercie.

 

 

 

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