Diese Stellungnahme wurde auf Französisch gelesen. Die Schweiz spricht im UN-Sicherheitsrat immer auf Französisch. Es ist die einzige Sprache, die sowohl offizielle Sprache der Vereinten Nationen als auch eine Landessprache der Schweiz ist.

Madame la Présidente,

En 2016 - nous l’avons entendu - la Colombie a mis fin à des décennies de conflit en signant l'un des accords de paix les plus novateurs du monde. Le fait qu’il en soit à sa huitième année de mise en œuvre résulte du soutien de la communauté internationale et de ce Conseil de sécurité, de l'excellent travail des acteurs et des actrices onusiens et surtout de la mission de vérification de l'ONU, mais aussi et surtout - du fort désir d'une paix durable et de l'impressionnante résilience de la population colombienne.

En même temps, nous avons pu constater que le pays, malgré la volonté politique du gouvernement pour une "paix totale", est confronté à d'énormes défis. Nous avons entendu à maintes reprises les mêmes demandes, qui - une leçon pour ce Conseil - sont représentatives de la plupart des solutions aux conflits du monde : une meilleure répartition des terres, une plus grande justice sociale et, surtout, une plus grande protection contre la violence.

En complément des observations et conclusions de mes Co-leads, que je ne peux que soutenir, permettez-moi donc de décrire brièvement quelques éléments de la mission dont j'ai eu l’honneur d’être responsable :

Le 9 février, le Conseil s'est rendu à Agua Bonita, Caquetá, l'une des zones les plus emblématiques du conflit entre le gouvernement colombien et les FARC-EP. Il a échangé avec des représentants de l'ancienne zone territoriale de formation et de réintégration et reconnu l’importance du processus de réconciliation pour la transition vers une vie civile. Bien que les chefs de communautés aient demandé davantage de garanties de sécurité et exprimé leurs inquiétudes quant à l'ampleur et au rythme des enquêtes de la juridiction spéciale, leur engagement inébranlable en faveur de la paix était impressionnant. Le Conseil a également visité des projets communautaires et s’est intéressé au déminage réalisé par Humanicemos DH, la première organisation de déminage humanitaire au monde dirigée par d'anciens combattants. Cette visite a non seulement permis une meilleure compréhension de la situation d'une communauté locale, mais surtout de l'importance de la justice transitionnelle dans le traitement du passé et de la nécessité de lier le dépôt des armes à des perspectives socioéconomiques. 

À son retour, le Conseil a reçu des organisations de femmes pour échanger sur l'"Agenda pour les femmes, la paix et la sécurité" 1325 et le premier plan d'action national de la Colombie. Les représentantes ont décrit les risques auxquels elles et leurs enfants sont exposés et les défis posés par la protection des droits humains au quotidien. Elles ont souligné que les violences sexuelles ne devaient pas être amnistiées et que leur interdiction, tout comme celle du recrutement d'enfants, devaient être des exigences minimales dans les pourparlers de paix en cours. La participation des femmes aux processus de décision ne semble pas suffisamment garantie malgré leur contribution indéniable à la construction de la paix. Comme elles l’ont souligné, il ne peut y avoir de paix durable sans leur participation effective à la table des négociations.

Le 10 février, le Conseil a rencontré aussi des organisations de victimes à Buenaventura, une région particulièrement touchée par la pauvreté et la violence. Ces discussions - nous l’avons entendu - en présence de la vice-présidente Francia Marquez, ont mis en évidence, d'une part, l'importance d'accélérer la mise en œuvre de l'accord relatives au genre et à l'ethnicité ainsi que leur inclusion dans les dialogues avec l'ELN et l'EMC FARC-EP et, d'autre part, le besoin urgent d'accroître la protection contre la violence. Toutes ces organisations ont souligné le rôle important du Conseil de sécurité et de la mission de vérification de l'ONU dans le suivi et l'examen de la mise en œuvre du plan d’action national prévu.  

En tant que représentante de la Suisse et par rapport aux pourparlers de paix en cours avec l'ELN et l'EMC FARC-EP, dans lesquels mon pays est impliqué en tant qu’accompagnant et garant, je voudrais souligner que le dialogue est le seul moyen de parvenir à la paix. Nous avons constaté des progrès dans le fonctionnement des cessez-le-feu et saluons le renforcement de la protection des civils, ainsi que des mécanismes de contrôle et de vérification. La Suisse encourage donc le Conseil à étendre le mandat de la mission de vérification à la surveillance et à la vérification du cessez-le-feu récemment renouvelé entre le gouvernement et l'EMC FARC-EP. 

Creo que puedo hablar en nombre de todas y todos nosotros cuando digo que era importante comprender la complejidad de esta paz, pero también que es posible. La paz debe lograrse en el territorio, pero también tenemos la gran responsabilidad, como miembros del Consejo, de apoyar todos los esfuerzos en esta dirección. Y sólo podremos hacerlo si seguimos hablando con una sola voz.

Para terminar, me gustaría agradecer una vez más a mis colíderes, a los miembros del Consejo, a la Misión de Verificación de la ONU, a la SCAD, a los firmantes de paz, a los representantes de las víctimas, a las organizaciones de mujeres y a todas las personas implicadas por su contribución a este viaje y al proceso de paz colombiano. Y, por supuesto, un agradecimiento especial al gobierno, a la misión aquí, y al pueblo colombiano por su cordial hospitalidad.

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