Monsieur le Président,


La Suisse a voté en faveur du projet de résolution présenté par les Etats-Unis d’Amérique, et regrette qu’il n’ait pas été adopté en raison du véto de deux membres permanents du Conseil de sécurité.


A la lumière de la souffrance intolérable sur le terrain, il aurait été nécessaire que le Conseil parvienne à un résultat tangible et envoie un signal de capacité d’action et d’union claire en faveur de la protection des civils.


L’ensemble des membres du Conseil ont contribué aux nombreuses consultations du texte mis aux voix aujourd’hui, et je remercie les Etats-Unis de leurs efforts. Jusqu’en dernier ressort pourtant, la Suisse a plaidé pour rapprocher son contenu de la demande claire et concrète, formulée à maintes reprises par une très grande majorité des membres de ce Conseil, de mettre en place d’un cessez-le-feu humanitaire immédiat et sans aucune précondition.


Il est grand temps qu’une demande sans équivoque de cessez-le-feu humanitaire immédiat fasse l’objet d’un consensus au sein du Conseil.


Au vu de la situation humanitaire catastrophique dans laquelle les civils se trouvent à Gaza, à commencer par les enfants et les centaines de milliers de déplacés en proie aux bombardements, au risque de famine et d’épidémies, un tel cessez-le-feu demeure une étape prioritaire et urgentissime. La fourniture d’aide humanitaire, dont l’ensemble de la population de Gaza a aujourd’hui besoin, doit pouvoir se réaliser de manière rapide, sûre et sans entrave.


Nous notons que le texte américain n’appelle pas explicitement à la libération immédiate et inconditionnelle des otages – demande qu’une grande majorité des membres du Conseil, dont la Suisse, n’a cessé de formuler depuis les actes de terreur perpétrés par le Hamas le 7 octobre dernier. La Suisse salue en revanche la condamnation de ces actes dans le texte.


Enfin, la Suisse reste très préoccupée par les conséquences humanitaires des hostilités actuelles. Une large offensive militaire à Rafah aggraverait encore notablement la situation déjà catastrophique de la population civile, et établirait un nouvel obstacle majeur à l'acheminement de l'aide humanitaire. Une telle perspective est inacceptable et ne saurait être adoubée par ce Conseil.


Aussi, l’échec d’aujourd’hui ne doit en aucun cas être interprété comme un signal lancé aux parties pour poursuivre les hostilités. Pour cette raison, la Suisse reste engagée, y compris avec les membres élus du Conseil de sécurité pour permettre une action rapide du Conseil. Nous encourageons et remercions aussi tous les efforts de négociation en cours, menés par les Etats-Unis, l’Egypte et le Qatar.


Il reste aussi de notre devoir de veiller à ce que les obligations en vertu du droit international, notamment du droit international humanitaire et des droits humains soient respectées par toutes les parties en toute circonstance, même en l’absence de résolutions émanant du Conseil, afin de protéger et venir en aide aux populations civiles.
La Suisse demeure engagée pour une action unifiée visant à porter fin à ce conflit et rétablir un horizon politique, conformément à notre mandat de maintenir la paix et la sécurité.

Je vous remercie.

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