Monsieur le Président, 

La Suisse a voté en faveur de ce projet de résolution et salue son adoption par le Conseil de sécurité.

C’est enfin un signe d’espoir.  Car ce vote doit marquer un retour vers plus d’humanité dans le conflit au Proche Orient.  « La dignité humaine et la décence doivent nous définir comme communauté globale. » Voici comment le Secrétaire général des Nations Unies – que je voudrais, avec toutes et tous les humanitaires engagés, remercier – a souligné cette nécessité hier au point de passage de Rafah.

Le vote d’aujourd’hui démontre l’importance et le poids que les membres élus peuvent avoir lorsque les blocages du Conseil perturbent l’exercice de son mandat. 

Mon pays, la Suisse, a travaillé sans relâche avec tous les membres du Conseil que je voudrais remercier ici – pour faire adopter cette résolution, dans un esprit toujours solidaire et constructif, conscients du mandat que l’Assemblée générale nous a confié en nous élisant, et de notre propre priorité, qui est de protéger les civils.

Nous avions un objectif commun clair : adresser aux parties au conflit une demande limpide et sans équivoque de mettre en place un cessez-le-feu immédiat menant à un cessez-le-feu durable. Il était grand temps que cette demande fasse l’objet de consensus au sein de ce Conseil.

Un cessez-le-feu immédiat est une étape prioritaire, mais c’est seulement le premier pas, vu la situation humanitaire catastrophique à Gaza. Cela fait presque six mois que les civils – à commencer par les enfants et les centaines de milliers de déplacés – sont en proie aux bombardements quotidiens, au risque de famine et d’épidémies, au lieu d’aller à l’école, ou au travail, sans danger.

Cela doit cesser immédiatement. La mise en œuvre de cette résolution doit aider à fournir à la population civile l’aide humanitaire dont elle a besoin par toutes les modalités d’accès possible, de même que de prodiguer les soins médicaux, restaurer les infrastructures médicales, soulager le personnel médical et lui permettre d’accomplir, lui aussi, sa mission sans danger. 

La résolution formule aussi une demande claire pour la libération immédiate et inconditionnelle des otages qui – eux aussi ainsi que leurs familles – doivent pouvoir se retrouver enfin, sain et sauf. Leur capture lors des actes terroristes du 7 octobre, que la Suisse a fermement condamnés, contrevient au droit international. 

Le résultat d’aujourd’hui est un appel clair lancé à toutes les parties de cesser les hostilités et de respecter pleinement enfin leurs obligations en vertu du droit international, notamment du droit international humanitaire et des droits humains. 

Pour une mise en œuvre efficace de la résolution que nous venons d’adopter, le cessez-le-feu immédiat devra sans attendre mener à un cessez-le-feu durable. De même, étant donné les conséquences humanitaires catastrophiques qu’aurait une opération de large envergure à Rafah sur la population civile et les opérations humanitaires, une telle opération doit être évitée. 

Monsieur le Président,

Le Secrétaire général hier au passage de Rafah a dit : « Il est temps de faire taire les armes. »

L’espoir, c’est d’être capable de voir les lumières malgré les ténèbres. Avec l’adoption de la résolution aujourd’hui, il est maintenant grand temps de reprendre espoir et de travailler ensemble, sans relâche, à une perspective de paix durable, une solution à deux Etats, où Israéliens et Palestiniens peuvent vivre côte à côte en paix, en sécurité et en dignité.

Je vous remercie.

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