Diese Stellungnahme wurde auf Französisch gelesen. Die Schweiz spricht im UN-Sicherheitsrat immer auf Französisch. Es ist die einzige Sprache, die sowohl offizielle Sprache der Vereinten Nationen als auch eine Landessprache der Schweiz ist.

Monsieur le Président,

Nous vous remercions de l’organisation de ce débat qui renforce la transparence et la responsabilité du Conseil de sécurité envers l’Assemblée générale. Nous saluons la transmission d’un rapport spécial du Conseil de sécurité sur l’exercice du droit de veto à cet égard. Elue par cette Assemblée pour siéger au Conseil de sécurité pour la première fois de son histoire, la Suisse s’engage de longue date pour une amélioration des méthodes de travail du Conseil, en faveur de la responsabilité, de la transparence et de la cohérence.

Nous regrettons cependant que, pour la deuxième fois depuis l’adoption de la résolution 76/262 l’année dernière, ce débat porte sur la question de l’aide humanitaire transfrontalière en Syrie. Alors que les besoins humanitaires sont plus importants que jamais, des millions de personnes dans le nord-ouest de la Syrie sont plongées dans l’incertitude par l’impasse actuelle. La communauté internationale se doit de trouver une solution pour répondre aux besoins de cette population.

Monsieur le Président,

En tant que co-rédacteurs sur le dossier humanitaire syrien depuis le début de l’année, le Brésil et la Suisse ont échangé avec tous les membres du Conseil, les pays de la région, des membres de cette Assemblée ainsi qu’avec les acteurs humanitaires. Nous nous sommes engagés de manière inclusive, constructive et de bonne foi et nous n’avons pas ménagé nos efforts, quels qu’ils soient, pour prendre en compte leurs différentes préoccupations et parvenir à un consensus sur le projet de résolution qui fait l’objet du présent débat. Nous étions guidés par un seul objectif : faire en sorte que les personnes dans le besoin continuent de recevoir l’aide humanitaire dont elles dépendent au quotidien, dans les circonstances les plus difficiles. Nous étions également guidés par les besoins opérationnels des acteurs humanitaires, afin de maintenir un accès rapide et sans entrave.

Nous remercions tous les membres du Conseil qui ont soutenu cette approche qui rejette toute politisation de l’aide humanitaire. En particulier, les dix membres élus ont fait preuve d’unité et n’ont pas ménagé leurs efforts dans la recherche de compromis.

Le projet de résolution issu de ces efforts était un compromis acceptable pour la grande majorité des membres du Conseil de sécurité. Tous les acteurs humanitaires, y compris le Secrétaire général, ont souligné qu’une durée de mandat de douze mois offrirait aux acteurs humanitaires la prévisibilité nécessaire à la planification de leurs opérations. Bien que nous ayons entendu et soutenu leur appel, nous avons fait un autre compromis pour une extension de neuf mois afin de trouver un terrain d’entente. Ce délai aurait permis de surmonter les durs mois d’hiver. Ce texte de compromis n’a cependant pas été adopté en raison d’un vote négatif d’un membre permanent. Ainsi, ce veto a permis à un seul membre du Conseil de sécurité de mettre en cause la prolongation du mécanisme d’aide transfrontalière, dont l’objectif est purement humanitaire. Par principe, la Suisse n’est pas favorable à l’usage du veto. Même pour ceux qui ne partagent pas cette position, il est difficile de réconcilier cet usage du veto avec la responsabilité que nous partageons tous en ayant souscrit aux principes et valeurs de la Charte des Nations Unies.

Depuis 2014, le Conseil de sécurité a autorisé cet accès humanitaire aux populations dans le besoin au nord-ouest de la Syrie. Nous avons une responsabilité collective envers elles. Nous avons pris note de la note verbale de la mission permanente de la République arabe syrienne du 13 juillet, annonçant la décision d’ouvrir le poste frontière de Bab al-Hawa aux Nations unies. Nous avons également pris connaissance du fait que cette décision peut servir de base à l’ONU pour mener de manière légale des opérations humanitaires transfrontalières à travers Bab al-Hawa. La formulation de la note verbale soulève toutefois des questions au regard du droit international humanitaire. Les Nations Unies et leurs partenaires doivent pouvoir continuer à apporter une assistance aux personnes dans le besoin conformément au droit international humanitaire et aux principes d’humanité, d’impartialité, de neutralité et d’indépendance. Nous rappelons qu’autoriser et faciliter le passage rapide et sans entrave de l’aide humanitaire pour les civils dans le besoin est une obligation en vertu du droit international humanitaire.

La Suisse reste donc engagée avec toutes les parties prenantes dans la recherche d’une solution qui permette la continuation de l’aide transfrontalière de l’ONU qui apporte de l’assistance aux plus vulnérables, y compris des services de protection. Actuellement, des millions de personnes en dépendent au nord-ouest de la Syrie. Suite à l’expiration de l’autorisation par le Conseil de sécurité, l’incertitude dans laquelle vivent ces personnes est grande. Il est donc crucial que nous continuions de faire tout notre possible afin d’assurer que l’aide continue à parvenir aux personnes dans le besoin, sans discrimination et aussi longtemps que nécessaire. Nous saluons que ce débat donne l’occasion aux Etats membres de l’Assemblée générale de renforcer l’appel à la recherche de consensus et de solutions pour répondre à l’impératif humanitaire.

Je vous remercie.

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