DE: Diese Stellungnahme wurde auf Französisch gelesen. Die Schweiz spricht im UN-Sicherheitsrat immer auf Französisch. Es ist die einzige Sprache, die sowohl offizielle Sprache der Vereinten Nationen als auch eine Landessprache der Schweiz ist.

Merci, Monsieur le Président.

Nous remercions la Chine pour l'organisation de ce débat. 

C’est aujourd’hui – heureusement – presque un lieu commun : Il ne peut y avoir de paix sans développement ni de développement sans paix. Les interventions du Secrétaire général, de la Présidente de la New Development Bank Dilma Rousseff ainsi que par le professeur Sachs ont bien illustré cela.

Et jamais deux sans trois : La troisième composante indispensable pour une paix durable est la réalisation des droits humains dans leur ensemble: économiques, sociaux et culturels, civils et politiques. Comme le disait l’ancien Secrétaire général Kofi Annan : « pas de développement sans paix, pas de paix sans développement et ni l’un ni l’autre sans les droits humains. »

Ce constat était déjà au cœur de la fondation des Nations unies et a été réaffirmé de nombreuses fois par ses Etats membres. Alors que nous faisons face à un monde en crise profonde qui doit retrouver son humanité, il est important de se rappeler les liens intrinsèques entre les trois piliers de l’ONU :

Les pays fondateurs de l’ONU se sont résolus non seulement à préserver les générations futures du fléau de la guerre, mais également à promouvoir la dignité humaine et à améliorer les conditions de vie de chaque individu. 

La Déclaration universelle des droits de l’homme a inscrit les droits civils et politiques ainsi que les droits économiques, sociaux et culturels dans un seul document. Aujourd'hui, cette vision holistique n'a rien perdu de sa pertinence pour la protection des individus et pour le progrès des sociétés.

En créant l’architecture de la consolidation de la paix, l’ONU s’est donné des instruments performants qui puissent – en coopération avec ce Conseil – encore mieux assurer le lien entre la paix, le développement et les droits humains.

En adoptant l’Agenda 2030, les Etats membres ont dessiné une feuille de route pour atteindre ces buts liés. C’est dans l’objectif 16 qu’est ancré le consensus selon lequel le développement ne peut être durable que s’il est appuyé par des sociétés pacifiques et inclusives, dirigées par une bonne gouvernance.

Le lien entre les trois piliers a également été confirmé plusieurs fois par ce Conseil. A travers sa coopération internationale, la Suisse a toujours cherchée à lier ces aspects.

La Suisse reste convaincue que des réponses communes peuvent être trouvées en menant des échanges constants et constructifs. Il n’y a pas de formule magique, nous avons besoin de confiance, dialogue et de bonne foi. Et nous devons aborder nos différences ouvertement et honnêtement.

Cette approche doit également nous guider pour la mise en œuvre du Nouvel Agenda pour la Paix.

Cet agenda plaide très clairement en faveur d'une collaboration sur ce qui nous unit, et non sur ce qui nous divise. Le Nouvel agenda pour la paix établit que la coopération ne peut fonctionner sans que les États respectent leurs engagements et la Charte des Nations Unis dans leur intégralité.

Si la confiance entre les États est vitale pour la coopération internationale, la confiance entre les gouvernements et leur population fait partie intégrante du fonctionnement des sociétés. De faibles niveaux de confiance indiquent une faible cohésion sociale, qui à son tour est étroitement liée à des niveaux élevés d'inégalités économiques.

Le Nouvel agenda pour la paix contient des recommandations d’actions importantes que mon pays prend très au sérieux : La diplomatie préventive, d’empêcher la militarisation des domaines émergents, tels que l'espace numérique, d’accélérer la mise en œuvre de l'agenda 2030 pour s'attaquer aux moteurs sous-jacents de la violence et de l'insécurité, et de traiter les liens entre le climat, la paix et la sécurité. 

Monsieur le Président,

Ce Conseil gardera son rôle important dans ces discussions uniquement s’il renforce une approche holistique pour remplir le mandat de prévention envisagé par la Charte. Un élément clé est l’intégration de la dimension « femmes, paix et sécurité » dans son travail. Aucune société ne peut bénéficier d'un développement commun sans l’inclusion de tous ses membres et aucune société ne peut prévenir et résoudre les conflits sans l’intégration équitable des femmes dans les processus de paix. Leur potentiel comme actrices de la paix doit être mieux exploité. En donnant d’avantage d’outils pour surveiller la situation des droits humains aux missions de maintien de la paix, le Conseil peut garantir la durabilité de ses engagements. Les coordinateurs et coordinatrices résidantes ont dans ce sens un rôle essentiel à jouer dans les interactions des trois piliers. De plus, les avis de la Commission de Consolidation de la Paix sont précieux et peuvent galvaniser les efforts d’autres actrices et acteurs comme les institutions financières internationales. 

Monsieur le Président,

Au cours de son engagement de longue date dans la coopération au développement, la Suisse a appris à utiliser l’immense potentiel du lien entre la paix et la sécurité, du développement économique et des droits humains. Elle l’a appris du principe des trois piliers dans la Charte même. 

Les négociations du Sommet sur l'avenir doivent non seulement être menées selon le principe de confiance, mais également avec une volonté de compromis, d'humanité et avec l'objectif que les prochaines générations, qui présideront aux destinées de nos gouvernements et de cette organisation, disposent des bons instruments pour le faire.

La Charte des Nations unies contient toujours tous les outils pour que nous puissions évoluer ensemble et collectivement afin de préserver les générations futures du fléau de la guerre.

C’est notre meilleure, sinon notre seule chance de parvenir à la pérennisation de la paix. 

Je vous remercie.