Diese Stellungnahme wurde auf Französisch gelesen. Die Schweiz spricht im UN-Sicherheitsrat immer auf Französisch. Es ist die einzige Sprache, die sowohl offizielle Sprache der Vereinten Nationen als auch eine Landessprache der Schweiz ist.

 

Madame la Présidente,

La Suisse remercie les Émirats arabes unis et le Royaume-Uni pour leurs efforts afin de parvenir à un texte acceptable pour tous.

La Suisse reconnait que les discours de haine, la discrimination, l'intolérance et l'extrémisme violent sont des aspects pertinents dans le contexte des conflits et de leur prévention. Ainsi, dans un esprit de compromis et de consensus, nous avons voté en faveur de la résolution. Néanmoins, nous aimerions faire part des éléments suivants pour clarifier notre position:

La Suisse condamne toute forme de discrimination, d'intolérance et d'incitation à la haine ou à la violence. En parallèle, la Suisse accorde la plus grande importance au respect du droit international des droits humains, y compris la liberté d'expression, en ligne et hors ligne. La liberté d’expression - qui constitue une priorité de la politique étrangère de la Suisse en matière de droits humains - est la pierre angulaire de toute société pluraliste et inclusive. Nous défendons fermement la position que les États doivent garantir que toutes les voix, même les plus critiques, puissent être exprimées dans leurs sociétés. La liberté d'expression n'autorise néanmoins nullement à tenir des propos discriminatoires ou racistes qui portent atteinte à la dignité humaine.

L'approche du texte à l'égard de « l'extrémisme » a fait l’objet d’intenses discussions et était d’une importance particulière pour la Suisse. Nous réitérons notre préoccupation que le terme « extrémisme » sans le mot « violent » laisse place à une interprétation large qui pourrait être utilisée de manière arbitraire contre des individus et des groupes exerçant leur libertés d’expression et d'opinion. C’est la raison pour laquelle la Suisse a fait en sorte que ce terme soit suffisamment contextualisé et que les droits humains soient ancrés dans le texte. Par ailleurs, nous insistons sur le fait que le mot « extrémisme » doive qualifier une action et non des idées.

À cet égard, nous regrettons que cette résolution n'inclue pas de références plus fortes aux droits de l’homme, notamment au Pacte international relatif aux droits civils et politiques.

De plus, tout au long des négociations, la Suisse s’est investie pour que toutes les références aux droits des femmes, à l’égalité des genres ainsi qu’à l'agenda "Femmes, paix et sécurité" reflètent les normes les plus élevées et les plus récentes établies par les résolutions de ce Conseil. Nous déplorons que certaines propositions n’aient pas été retenues et appelons à ne pas remettre en cause les progrès obtenus ces dernières années sur le cadre juridique international et le langage convenu relatif aux droits des femmes et à l’égalité des genres.

Enfin, nous rappelons l’importance de s'attaquer à la discrimination sous toutes ses formes. Nous appelons tous les États à respecter l’obligation de non-discrimination et à renforcer leur engagement en vue de créer une société dans laquelle toutes et tous sont libres et égaux en droits et dans laquelle personne n'est laissé pour compte, y compris celles et ceux qui sont touchés par des formes croisées ou multiples de discrimination.

Selon nous, il est clair que c’est dans cet esprit de conformité avec le droit international, en particulier le droit international des droits humains, que cette résolution sera interprétée et mise en œuvre.

Je vous remercie.