Sous la direction du conseiller fédéral Ignazio Cassis, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est penché le 29 octobre 2024 sur la situation actuelle au Proche-Orient. Depuis les actes terroristes du Hamas du 7 octobre 2023, la violence s'est intensifiée en Israël, dans la bande de Gaza, en Cisjordanie, à Jérusalem-Est et s'étend désormais à toute la région. Le Hamas détient toujours 97 otages, les hostilités se poursuivent à Gaza, d'innombrables civils ont été tués et la situation humanitaire des habitants de la bande de Gaza est catastrophique.
Les mots ne suffisent plus
Les résolutions adoptées par le Conseil de sécurité de l'ONU depuis lors, avec le soutien de la Suisse, exigent la libération immédiate et inconditionnelle des otages, un cessez-le-feu à Gaza, le respect du droit international, la protection de la population civile et l'accès sans entrave à l'aide humanitaire. » Aucune de ces résolutions n'a été mise en œuvre. Les Conventions de Genève, tout comme le droit international, sont régulièrement bafouées par tous les acteurs, étatiques ou non », a souligné le chef du DFAE à New York. Les appels lancés aux parties au conflit pour qu'elles appliquent les décisions du Conseil de sécurité perdent leur sens si tous n'assument pas leurs responsabilités.
Responsabilité de la protection de la population civile
Face à cela, les États doivent assumer la responsabilité d’une plus grande humanité dans la guerre, une responsabilité qui leur incombe en tant que signataires des Conventions de Genève. « Nous avons besoin d’une volonté forte de toutes les Hautes Parties Contractantes », a déclaré le conseiller fédéral Cassis devant le Conseil. Dans ce contexte, la Suisse, mandatée par l’Assemblée générale de l’ONU, se prépare, en tant qu’État dépositaire des Conventions de Genève, à organiser à Genève une Conférence des Hautes Parties Contractantes sur la mise en œuvre de la quatrième Convention de Genève pour la protection des populations civiles dans les territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est.
Les lois votées hier à la Knesset, qui ont pour objectif d'empêcher la présence de l'UNRWA en Israël et ses activités également dans le territoire palestinien occupé, sont non seulement largement incompatibles avec le droit international, mais menacent également l'aide humanitaire à la population civile qui souffre d'une grande détresse. Une aide qui était jusqu'à présent assurée par l'UNRWA. La Suisse attend d'Israël qu'il respecte ses obligations dans le cadre du droit international, y compris la Charte de l'ONU et le droit international humanitaire.
Cessez-le-feu et solution à deux États
L'aide humanitaire est essentielle pour la population civile en détresse, mais elle ne constitue pas une solution durable à ce conflit. « Il est temps de trouver une issue à ce conflit », a souligné le ministre suisse des affaires étrangères. La paix doit être obtenue par la voie politique. Concrètement, un accord de cessez-le-feu à court, moyen et long terme peut y contribuer. En outre, la Suisse reste convaincue qu'une solution négociée à deux Etats est possible pour permettre aux populations israélienne et palestinienne d'envisager une vie en paix et en sécurité. Dans ce contexte, la Suisse soutient toute initiative allant dans ce sens. Il s'agit notamment des efforts de médiation des Etats-Unis, du Qatar et de l'Egypte pour la libération des otages et un cessez-le-feu à Gaza, ainsi que du lancement de l'« Alliance internationale pour la mise en œuvre de la solution à deux Etats », qui aura lieu le 30 octobre 2024 à Riyad, la capitale de l'Arabie saoudite, en présence de la Suisse. « La Suisse appelle toutes les parties au conflit à participer de bonne foi aux négociations et à remplir leurs obligations en vertu du droit international », a déclaré le conseiller fédéral Cassis au Conseil de sécurité.