Questa dichiarazione è stata fatta in francese. La Svizzera si esprime sempre in francese al Consiglio di Sicurezza dell'ONU. Infatti, si tratta dell'unica lingua che è sia lingua ufficiale dell'ONU sia lingua nazionale svizzera.

 

Merci, Madame la Présidente,

Je voudrais commencer par remercier l’Envoyé spécial Geir Pedersen, le Directeur de Coordination d’OCHA Ramesh Rajasingham et Madame Hayford de Malteser International de leurs présentations. Je crois que toutes et tous ont souligné la grande souffrance de longue durée de la population syrienne qui doit cesser. Et je voudrais les remercier de leurs engagements pour rétablir une perspective d’espoir. Je voudrais aussi saluer la présence des Représentants de la région et en particulier aussi souhaiter la bienvenue au nouveau Représentant de la Turquie.

Madame la Présidente,

La Suisse est profondément préoccupée par la spirale de violence en cours au Moyen-Orient, une région au « bord du précipice », comme le note justement le Secrétaire général. Et nous avons à plusieurs reprises donné nos positions très claires sur les attaques récentes. Ici, aujourd’hui, j’aimerais souligner l’impératif que la régionalisation du conflit au Proche-Orient et son extension actuelle sur le territoire syrien soient contenues. Il est urgent d’œuvrer à la désescalade.

Permettez-moi quelques remarques sur les aspects politiques. Treize ans de conflit ont déjà ravagé la Syrie. Afin d’empêcher toute aggravation ultérieure, nous appelons tous les acteurs impliqués militairement en Syrie ou qui exercent une influence sur les parties au conflit à s’engager pour un cessez-le-feu sur l’ensemble du territoire syrien conformément et comme demandé par la résolution 2254. Nous rappelons que les populations et infrastructures civiles doivent être protégées en vertu du droit international, notamment du droit international humanitaire et des droits humains en toutes circonstances.

À cet égard, la Suisse soutient tous les efforts de l’Envoyé spécial, en coordination avec la Syrie et les pays de la région, pour la reprise d’un processus politique crédible et viable, conformément à la résolution 2254.

À l’intérieur et hors du pays, l’appel de la société civile syrienne doit aussi être écouté. Beaucoup de Syriens et de Syriennes, en particulier des jeunes femmes, citoyennes, réfugiées, ou représentantes politiques locales, revendiquent leur droit à une participation pleine, égale et significative aux décisions ayant trait à leur avenir.

Cette même société civile a d’ailleurs joué un rôle-clé que nous saluons dans la création de la nouvelle institution indépendante pour les personnes disparues basée à Genève. La Suisse souligne qu’une coopération de tous les acteurs avec cette institution à caractère humanitaire sera cruciale pour accorder enfin un droit de savoir aux proches des personnes détenues et disparues, quelle que soit leur appartenance, traçant ainsi la voie vers une réconciliation et une solution politique durable en Syrie.

Et face aux crimes d’atrocité, commis depuis 2011, la lutte contre l’impunité, notamment facilitée par le Mécanisme international, impartial et indépendant, est une condition sine qua non pour atteindre une paix durable.

Madame la Présidente,

J’aimerais dire maintenant quelques mots sur la partie humanitaire.

La reprise du processus politique est aussi une condition essentielle pour inverser la spirale du déclin humanitaire et économique en Syrie. La communauté internationale a une responsabilité d’éviter que le conflit et la situation humanitaire en Syrie ne tombent dans l’oubli.

16,7 millions de personnes, un nombre sans précédent, ont besoin d'aide humanitaire – on vient de l’entendre. Le pays fait face à une crise multidimensionnelle prolongée dans laquelle les facteurs économiques, sociaux et naturels se conjuguent à ceux liés au conflit et touchent les femmes et les filles de manière disproportionnée. 80% des 2 millions de personnes déplacées qui vivent encore dans des camps dans le nord-ouest de la Syrie, sont des femmes et des enfants.

L’accès de ces femmes et des filles à l’aide humanitaire y compris alimentaire, de manière sûre et durable, reste bien trop souvent limité, comme l’a révélé la réponse au tremblement de terre en février 2023. En outre, les risques et les cas d’abus, de violence et d’exploitation à l’égard des femmes et des filles demeurent particulièrement élevés. Tandis que le nombre de lieux de refuge – y compris des espaces sûrs pour les femmes et les filles - ne suffit pas. Dans ce contexte il est primordial de continuer à soutenir les acteurs et actrices engagés dans les activités de protection.

L'aide humanitaire doit continuer d’adopter une approche sensible au genre, afin d'atténuer les souffrances et de préserver la dignité des populations civiles. En parallèle, les projets de « early recovery » restent indispensables afin de renforcer la résilience des populations et de réduire leur dépendance à l’aide humanitaire.

Madame la Présidente,

Vu l’ampleur des besoins, il est crucial que le Conseil garde son attention sur ces développements. Les acteurs et actrices humanitaires ont besoin d’une plus grande prévisibilité pour planifier leurs activités, de surcroît avec des ressources de plus en plus réduites. L’accès humanitaire ne doit pas être limité dans le temps. À cet égard, il est à saluer que les autorisations accordées jusqu’ici pour les différents points de passage transfrontaliers aient été prolongées. Nous appelons à la poursuite de leur utilisation aussi longtemps que nécessaire et sans date limite. Toutes les modalités de l'aide – y compris l’aide transfrontalière et celle fournie à travers les lignes de front – sont cruciales. Nous rappelons qu’autoriser et faciliter le passage rapide et sans entraves de l’aide humanitaire est une obligation de droit international humanitaire.

Je vous remercie.

Scaricare la dichiarazione

Documenti
Dimensione / Tipo